Industrie automobile : Fiat produit son premier véhicule en CKD à Oran
L’usine Stellantis de Tafraoui franchit un pas important dans l’intégration de son process industriel avec la sortie du premier véhicule assemblé selon le procédé CKD (Completely Knocked Down).
Cette réalisation a été annoncée par Samir Cherfan, directeur des opérations de Stellantis pour la région Moyen-Orient et Afrique. Dans un message publié sur LinkedIn le 11 septembre, le dirigeant de Stellantis a souligné l’importance de cette avancée industrielle. « Au cours des dernières semaines, nous avons franchi des étapes historiques », a déclaré Samir Cherfan, précisant que « la production du premier véhicule CKD d’Algérie constitue une réalisation historique rendue possible grâce à l’excellence de notre personnel ». Cette technologie CKD, qui consiste à importer les véhicules entièrement démontés en pièces détachées pour un assemblage intégral sur site, représente un saut qualitatif par rapport au procédé SKD (Semi Knocked Down) où les véhicules arrivent partiellement pré-assemblés. L’usine de Tafraoui, située dans la wilaya d’Oran, emploie quotidiennement plus de 1 600 collaborateurs algériens qui participent désormais à cette nouvelle phase de développement industriel. Les installations ont récemment finalisé leurs équipements de soudage et de peinture, permettant la production des premiers prototypes de la Fiat Grande Panda en préparation du lancement de la production de masse. Ce modèle devient ainsi le quatrième véhicule Fiat fabriqué localement, rejoignant la gamme composée de la Fiat 500 Hybrid et des deux déclinaisons du Doblo, utilitaire et tourisme.
Présentée officiellement le 4 septembre au Jardin d’Essai d’Alger, la Grande Panda « made in Algeria » constitue selon Fiat « le premier véhicule CKD jamais produit de l’histoire du pays ». La production en série démarrera dans les prochains mois, avec les premières unités de présérie attendues avant la fin septembre. Le constructeur italien prévoit un taux d’intégration locale initial de 20 %, avec l’ambition d’atteindre « plus de 30 % d’ici 2026 », renforçant ainsi la chaîne de valeur automobile nationale.
Pour Samir Cherfan, cette réalisation dépasse le simple cadre technique et revêt une dimension symbolique forte. « Chaque carrosserie emboutie et chaque panneau peint sont plus qu’une simple prouesse technique : ils symbolisent le savoir-faire, la précision et la résilience algériens », a-t-il souligné dans son post. Le responsable de Stellantis a également précisé la vision stratégique du groupe : « Nous ne nous contentons pas de produire des voitures à Tafraoui : nous construisons l’avenir de la mobilité et de l’industrie en Algérie, en collaboration avec nos équipes et nos partenaires ». Cette avancée s’inscrit dans la stratégie de développement de Stellantis sur le continent africain et témoigne de la montée en compétences de l’industrie automobile algérienne. Stellantis rassemble les marques Fiat, Peugeot, Citroën, Opel, Jeep, Ram et Maserati.
Samir Benisid