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La flottille internationale Sumud prend la route de Ghaza : Un défi humanitaire historique à l’occupation sioniste

Vingt embarcations chargées d’espoir et de solidarité ont quitté les côtes tunisiennes lundi à l’aube, marquant le début d’une mission périlleuse mais symboliquement cruciale pour briser le blocus sur Ghaza. La Global Sumud Flotilla, mobilisant des militants de cinquante pays, tente de briser un blocus meurtrier qui étouffe deux millions de Palestiniens depuis près de deux décennies, transformant cette initiative en test décisif pour la conscience internationale face au génocide en cours.

L’activiste climatique suédoise Greta Thunberg, embarquée depuis le port de Bizerte, a cristallisé l’enjeu moral de cette traversée audacieuse. « Nous essayons d’envoyer un message à la population de Gaza, de lui dire que le monde ne l’a pas oubliée », a-t-elle déclaré à l’AFP avant son départ, ajoutant avec détermination : « Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n’avons pas d’autre choix que de prendre les choses en main. » Cette déclaration résonne avec une force particulière alors que les capitales occidentales persistent dans leur complicité silencieuse face aux crimes de guerre israéliens. La flottille, dont le nom « Sumud » signifie « résilience » en arabe, incarne précisément cette résistance populaire face à l’inaction des institutions internationales. Parties initialement de Barcelone le 31 août, ces embarcations ont rallié progressivement la Tunisie après un périple semé d’embûches, incluant des attaques présumées de drones contre deux navires lors de leur escale à Sidi Bou Saïd. Les autorités tunisiennes ont dénoncé ces agressions comme « préméditées », ouvrant une enquête.

Yasemin Acar, coordinatrice de la partie maghrébine de la flottille, a publié sur Instagram des images saisissantes de bateaux tunisiens joignant le convoi avec ce message sans équivoque : « le blocus de Ghaza doit cesser, nous partons par solidarité, dignité et pour la justice. » Cette mobilisation transcende les frontières nationales, unissant des citoyens européens, maghrébins et méditerranéens dans un élan de fraternité révolutionnaire.

L’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, déjà détenue lors d’une précédente tentative à bord du navire « Madleen », redoute « bien entendu de nouvelles attaques » mais assume pleinement les risques. « On se prépare aux différents scénarios », confie-t-elle, révélant que les personnalités les plus exposées, incluant l’actrice française Adèle Haenel, ont été réparties stratégiquement entre les deux plus gros bateaux « de manière à équilibrer et ne pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau. »

Cette initiative intervient dans un contexte de barbarie israélienne atteignant des sommets inédits. Les derniers bilans palestiniens établissent à 64.905 le nombre de martyrs et 164.926 blessés depuis le 7 octobre 2023, avec 34 nouveaux martyrs et 316 blessés recensés dans les dernières vingt-quatre heures. Plus dramatique encore, 12.354 Palestiniens sont tombés martyrs depuis la reprise de l’agression le 18 mars dernier, témoignant de l’intensification génocidaire de l’occupation. L’acharnement israélien contre les structures humanitaires atteint également des niveaux criminels sans précédent. Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, a révélé que dix bâtiments de l’agence onusienne ont été frappés « au cours des quatre derniers jours seulement » dans la ville de Ghaza, incluant sept écoles et deux cliniques servant d’abris à des milliers de déplacés. « Aucun endroit n’est sûr à Gaza », alerte-t-il, dénonçant l’arrêt forcé des soins de santé dans le camp d’Al-Chatii et la réduction de moitié des services vitaux d’eau et d’assainissement. La dimension génocidaire de cette agression transparaît également dans l’utilisation délibérée de la famine comme arme de guerre. Ghaza a enregistré trois nouveaux décès dus à la malnutrition dans les dernières vingt-quatre heures, portant à 425 le nombre total de victimes de la faim, dont 145 enfants. Depuis la déclaration officielle de famine par l’IPC soutenu par l’ONU, 147 personnes sont mortes de malnutrition, incluant 30 enfants, dans une enclave où 900.000 enfants souffrent de la faim. Parallèlement, quatre-vingts organisations internationales, dont Oxfam et la Ligue des droits de l’homme, exigent une interdiction commerciale complète des colonies illégales, dénonçant la complicité économique européenne dans le projet colonial israélien. Leur rapport « Commerce avec les colonies illégales » révèle comment entreprises et États étrangers alimentent directement la machine d’occupation par leurs relations commerciales. La flottille Sumud, rejointe par des embarcations parties de Corse, Sicile et Grèce, représente bien plus qu’une opération humanitaire. Elle incarne la résistance civile internationale face à un génocide en direct, défiant l’hypocrisie occidentale et restaurant l’honneur de peuples révoltés par l’inaction de leurs gouvernements complices.

Lyes Saïdi

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