Sadi intègre le comité exécutif de l’UAFA : L’Algérie revient dans les instances dirigeantes du football
L’Algérie marque un nouveau coup d’éclat dans sa reconquête des instances dirigeantes régionales du football.
Walid Sadi, président de la Fédération algérienne de football (FAF), vient d’intégrer le comité exécutif de l’Union arabe de football (UAFA) pour le mandat 2025-2029, actant ainsi le retour triomphal de l’Algérie dans cette institution après neuf longues années d’absence. Cette victoire diplomatique, acquise lundi lors de la 28e Assemblée générale de l’UAFA à Riyad, s’inscrit dans une stratégie ambitieuse de repositionnement géopolitique qui fait de l’Algérie un acteur incontournable de la gouvernance footballistique régionale. « Cette session a marqué le retour de l’Algérie au sein du Comité exécutif de l’Union Arabe, après neuf années d’absence », précise le communiqué officiel de la FAF publié à l’issue de cette assemblée décisive. L’élection de Sadi constitue bien plus qu’une simple reconnaissance institutionnelle. Elle témoigne de la capacité de l’Algérie à mobiliser son soft power sportif pour renforcer son influence régionale et consolider ses alliances stratégiques dans un espace géopolitique en pleine recomposition. Cette percée intervient dans un contexte où la diplomatie sportive devient un levier privilégié des États pour projeter leur puissance et défendre leurs intérêts. En s’imposant au sein de l’UAFA, l’Algérie retrouve sa voix dans les décisions qui façonnent l’avenir du football arabe, depuis l’organisation des compétitions continentales jusqu’aux questions de développement et de coopération technique. La trajectoire de Walid Sadi illustre parfaitement cette montée en puissance diplomatique. Depuis son accession à la présidence de la FAF en septembre 2023, ce dirigeant de 45 ans, originaire d’El Oued, a orchestré un véritable come-back algérien sur la scène footballistique internationale. Déjà membre du comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) depuis mars 2025, après avoir mis fin à sept années d’absence algérienne, et vice-président de l’Union nord-africaine de football (UNAF), Sadi cumule désormais les mandats stratégiques qui positionnent l’Algérie comme un pivot incontournable entre l’Afrique et le monde arabe. Cette accumulation de responsabilités n’est pas fortuite. Elle traduit une vision géopolitique cohérente qui fait du football un instrument de rayonnement et d’influence. En multipliant les positions clés dans les instances dirigeantes, l’Algérie se donne les moyens de peser sur les orientations stratégiques du football continental et régional, tout en renforçant ses partenariats bilatéraux avec les nations voisines. L’enjeu dépasse largement le cadre sportif. Dans un contexte de rivalités géopolitiques croissantes au Maghreb et au Moyen-Orient, la présence algérienne dans ces instances constitue un atout diplomatique majeur. Elle permet à Alger de défendre ses positions sur des dossiers sensibles, de nouer des alliances tactiques et de projeter une image de puissance régionale stable et influente. Le timing de cette victoire n’est pas anodin. Elle intervient alors que Walid Sadi vient d’être confirmé dans ses fonctions de ministre des Sports lors du récent remaniement ministériel, consolidant ainsi la double casquette institutionnelle qui fait sa force. Cette concentration de pouvoirs entre les mains d’un homme à la fois patron du football national et membre du gouvernement offre une cohérence stratégique rare dans la conduite de la diplomatie sportive algérienne. L’absence de neuf années de l’Algérie au sein du comité exécutif de l’UAFA, depuis l’éviction de Mohamed Raouraoua en 2016, avait considérablement affaibli l’influence algérienne dans l’espace footballistique arabe. Ce retour marque donc une rupture symbolique forte et ouvre de nouvelles perspectives de coopération avec les fédérations du Golfe, du Levant et du Maghreb. Au-delà des aspects protocolaires, cette intégration offre à l’Algérie un accès privilégié aux mécanismes de financement, aux programmes de développement technique et aux projets d’infrastructures portés par l’UAFA. Elle renforce également la capacité algérienne à influencer le calendrier des compétitions et les critères d’attribution des tournois majeurs. La reconquête orchestrée par Walid Sadi s’inscrit dans une dynamique plus large de repositionnement de l’Algérie sur l’échiquier international. Après des années de relatif effacement diplomatique, le pays retrouve progressivement sa voix dans les enceintes multilatérales, utilisant le sport comme vecteur de soft power. Cette approche pragmatique démontre la maturité d’une diplomatie algérienne qui sait exploiter tous les canaux d’influence disponibles pour servir ses intérêts nationaux et renforcer son statut de puissance régionale émergente dans un environnement géopolitique en constante évolution.
Moncef Dahleb