Tizi-Ouzou : L’UMMTO mise sur l’innovation et la recherche appliquée

L’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (UMMTO) s’apprête à accueillir sa communauté universitaire dans une nouvelle dynamique résolument tournée vers l’innovation et la recherche appliquée. À la veille de la rentrée universitaire 2025-2026, le recteur Ahmed Bouda a affirmé dimanche que l’implication de l’établissement dans le processus de développement du pays constitue désormais sa priorité absolue. Cette vision transformatrice s’inscrit dans une approche qui dépasse la mission traditionnelle de formation pour embrasser un rôle d’acteur économique de premier plan. « Dans le contexte actuel, en plus de sa mission première qui demeure la formation, l’Université doit opérer un changement dans ses missions, s’investir et s’impliquer, davantage et activement, dans l’innovation et la création de valeur pour participer à l’effort du développement du pays », a déclaré le Professeur Bouda dans une déclaration à l’APS. Cette mutation stratégique répond à une nécessité économique nationale où l’enseignement supérieur ne peut plus se cantonner à son rôle académique classique. Selon le recteur, l’université « ne doit plus se contenter de produire du savoir et de former des cadres, mais devra jouer un rôle d’acteur clé du développement du pays et prendre part activement à l’innovation et à la création de valeur et de richesses ». Cette philosophie guide désormais l’ensemble des initiatives de l’UMMTO qui « fait sienne » cette vision et a lancé depuis quelques années « un processus d’innovation et d’adaptation de ses formations aux besoins de l’environnement socio-économique ». L’ambition affichée est claire : « L’UMMTO est résolue à s’imposer comme une locomotive du développement socio-économique, local et national, en répondant au mieux à ses besoins en matière d’expertise et de formation, mais aussi, en apportant notre part d’innovation et de propositions », a expliqué Ahmed Bouda. Pour matérialiser cette transformation, l’UMMTO « agit sur plusieurs axes » en renforçant ses relations avec le monde du travail à travers la signature de conventions de partenariat, la création de nouvelles filières professionnelles et l’encouragement de l’innovation par des projets prometteurs et adaptés. Cette stratégie de rapprochement université-entreprise vise à « concrétiser la dynamique de jonction entre formation académique et pratique sur le terrain » et à « offrir aux diplômés le maximum d’opportunités de s’insérer sur le plan professionnel en trouvant un emploi ou en devenant, eux-mêmes, pourvoyeurs ». L’infrastructure mise en place pour soutenir cette ambition impressionne par sa diversité et sa complémentarité. « Nous disposons de 36 laboratoires de recherches et avons mis en place un incubateur déjà agréé, labellisé et reconnu pour la qualité de ses projets, ainsi que plusieurs structures d’accompagnement dont un Centre de développement à l’entreprenariat, le bureau de liaison entreprise-université, la maison d’intelligence artificielle, le centre d’enseignement intensif des langues, et le Centre d’appui et de transfert technologique », a détaillé le recteur.

Ces mécanismes « contribuent, et de manière active et efficace, dans l’accompagnement des porteurs de projets innovants, étudiants ou enseignants, dont certains ont déjà créé leurs entreprises et leur permettent ainsi d’être des pourvoyeurs d’emplois et non demandeurs », a souligné M. Bouda. Le tissu partenarial développé par l’UMMTO témoigne de cette ouverture sur le monde économique. Plus d’une centaine de conventions ont été signées avec différentes institutions et entreprises de divers domaines, des accords qui « vont participer à cette nouvelle dynamique et lui apporter une consistance certaine ». Les résultats concrets ne se sont pas fait attendre : durant l’année universitaire écoulée, 70 étudiants ont été embauchés directement dans des entreprises du secteur pharmaceutique, ce qui « nous encourage à poursuivre dans cette démarche et élargir notre collaboration à des entreprises d’autres filières ». Cette dynamique « suscite beaucoup d’intérêt au vu du nombre de projets déjà concrétisés ou en cours, et encourage à progresser », a observé le recteur, qui attribue ce succès à « la sérénité retrouvée au sein de l’institution et à la volonté de l’ensemble de la communauté universitaire d’aller de l’avant dans cette voie ». Pour la rentrée universitaire 2025-2026, l’UMMTO affiche sa préparation à accueillir sa communauté universitaire « dans de meilleures conditions ». Sur le plan infrastructurel, l’université disposera de 5.000 nouvelles places et du nombre de places nécessaires pour accueillir tous les étudiants, y compris les quelque 9.000 nouveaux bacheliers attendus. Des projets supplémentaires sont en cours de lancement suite aux décisions prises par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, lors de sa visite en juin dernier. La modernisation touche également la gestion administrative avec des progrès significatifs en matière de numérisation des services et prestations, couvrant les inscriptions, le suivi du cursus des étudiants, la gestion des ressources humaines et l’organisation des concours. Ce chantier demeure « toujours en cours », confirmant l’engagement de l’établissement dans sa transformation digitale.

R.R.