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Politique : Soufiane Djilali se retire de la présidence de Jil Jadid

Coup de théâtre dans le paysage politique. Soufiane Djilali, figure emblématique de l’opposition et fondateur du parti Jil Jadid, a annoncé mercredi sa démission de la présidence de cette formation politique qu’il dirigeait depuis sa création en mars 2011.

Dans un long message adressé aux militants de son parti et publié sur le site officiel de Jil Jadid, l’homme politique de 67 ans justifie sa décision par le respect des statuts internes et son désir de se consacrer davantage à la réflexion intellectuelle. « Je convoque un congrès extraordinaire qui devra, en toute liberté, désigner le prochain président de Jil Jadid et ce dès que les conditions technico-administratives seront réunies », a déclaré Soufiane Djilali dans son message de départ. Cette annonce marque la fin d’une ère pour ce parti d’opposition qui s’est illustré par ses positions critiques envers les gouvernements successifs et son engagement dans le mouvement de contestation populaire du Hirak en 2019.

L’homme politique explique que sa décision s’inscrit dans le respect d’un principe fondateur de Jil Jadid. « C’était avec eux tous, les fondateurs du parti, que nous avions décidé, entre autres, que le président du parti ne pouvait briguer au-delà de deux mandats ordinaires. C’est ainsi que Jil Jadid a préparé une pléiade de cadres de grande qualité », précise-t-il dans son texte d’adieu. Cette limitation volontaire des mandats témoigne de la vision démocratique prônée par cette formation depuis sa création.

Soufiane Djilali, qui a alterné tout au long de sa carrière entre action politique et travail de réflexion, souligne que « les conditions pratiques ne permettent pas toujours d’assurer les deux à la fois ». Après 36 ans d’engagement politique, dont 14 années à la tête de Jil Jadid, l’homme politique estime que l’heure est venue de « consacrer plus d’énergie au combat d’idées tout en favorisant l’émergence d’une nouvelle direction du parti ». Cette transition s’inscrit dans sa volonté de contribuer différemment au débat public algérien, en privilégiant l’analyse et la prospective politique.

Rassurant sur la continuité de son engagement, Djilali précise néanmoins : « Si je quitte la présidence du parti, je ne quitte pas le combat ».  La nouvelle équipe dirigeante devra non seulement assurer la continuité de l’action du parti mais aussi lui insuffler « un souffle nouveau », selon les termes du président sortant. Cette transition s’effectue dans un contexte politique algérien marqué par les réformes constitutionnelles et les tentatives de renouvellement du système politique national. Dans sa vision prospective, Soufiane Djilali appelle à « un consensus national pour une refondation de l’action politique » et estime qu’« il est impératif d’ouvrir une réflexion approfondie sur les réformes à concevoir pour renouveler et moderniser notre système de gouvernance ».

Salim Amokrane

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