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Nâama : Vaste opération de sauvetage des oasis de Moghrar

La wilaya de Nâama s’apprête à lancer une ambitieuse opération de réhabilitation des palmeraies de Moghrar, touchées par les aléas climatiques et le vieillissement naturel.

Cette initiative d’envergure, annoncée lundi par la direction des Services agricoles, concernera les zones stratégiques de « Moghrar » et de « Kalâat Cheikh Bouâmama », situées dans la commune de Moghrar, au sud de la wilaya. L’opération s’attaque à un défi majeur pour cette région sahélienne où les oasis constituent un écosystème vital. « Cette opération vise à renforcer les ressources d’irrigation agricole, à restaurer les seguias et les canaux du système d’irrigation traditionnel foggara, utilisés pour la distribution de l’eau dans les vergers des agriculteurs », ont précisé les services agricoles. L’objectif est également « d’éliminer les séquelles des récentes perturbations climatiques, du sable et du limon, et à nettoyer les deux oasis ». Ces espaces agricoles ancestraux, qui s’étendent sur environ 40 hectares, produisent plusieurs variétés de dattes réputées, notamment « El-Feggous », « Aghras » et « Lahmira ». Mais leur survie est menacée par l’accumulation de sédiments et les dégâts causés par les perturbations météorologiques récurrentes.

Le projet adopte une approche globale combinant travaux d’urgence et soutien aux exploitants. « Le projet comprend, outre les travaux de nettoyage et de désensablement des deux oasis, la restauration et le renouvellement des parties endommagées du réseau d’irrigation », a fait savoir la direction. Un volet d’accompagnement prévoit « l’appui aux agriculteurs de ces zones par l’octroi gratuit de 1.500 boutures de palmiers ». Cette initiative intervient dans un contexte préoccupant pour l’agriculture oasienne de la région. Le secteur agricole de la wilaya de Nâama recense environ 70 agriculteurs exploitant des superficies variables à travers les oasis de la commune de Moghrar. « L’état des palmiers y a été affecté, ces dernières années, par des facteurs liés à la sécheresse et au vieillissement d’un grand nombre d’entre eux, ayant nécessité la mise en place de mécanismes assurant leur renouvellement et leur réhabilitation », soulignent les services techniques.

L’enjeu dépasse la seule dimension agricole. Cette opération s’inscrit « dans le cadre des efforts visant à préserver la vocation agricole de cet espace et à assurer sa durabilité, compte tenu de l’importance de l’oasis sur les plans écologique et économique ». Les autorités locales misent sur cette intervention pour redonner vie à un patrimoine agricole millénaire et garantir les moyens de subsistance des communautés rurales de cette région du sud-ouest algérien.

R.R.

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