Stock national de médicaments : Une hausse de 25% en 2026
Le stock national de médicaments et de dispositifs médicaux augmentera de plus de 25% en 2026, a annoncé mardi le directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), Sabri Djerroud, lors de l’ouverture du Salon « Hospitalia Expo » à Alger. Cette prévision s’accompagne d’une enveloppe record de 84 milliards de dinars allouée à la lutte contre le cancer et d’un basculement historique vers les médicaments produits localement. En présence du ministre de l’Industrie pharmaceutique Ouassim Kouidri, le responsable de la PCH a également révélé que les hôpitaux algériens s’approvisionnent désormais davantage en médicaments fabriqués localement qu’en produits importés, illustrant une transformation majeure du secteur. Les performances enregistrées en 2024 confirment cette tendance ascendante, avec « une augmentation de 39% de la distribution des médicaments et une hausse de 41% des réceptions de médicaments et de dispositifs médicaux », selon les déclarations du responsable de la PCH. Ces performances témoignent de l’accélération des investissements publics dans le secteur pharmaceutique national.
Dans le domaine crucial de l’oncologie, l’Algérie a franchi un seuil historique en allouant « une enveloppe de 84 milliards de dinars à la lutte contre le cancer, dont 66% destinés à l’acquisition de médicaments innovants », a précisé M. Djerroud. Cette allocation représente « le plus grand budget de l’histoire de l’Algérie consacré à la prise en charge de cette maladie, avec une hausse oscillant entre 20 et 30% ». L’investissement traduit « l’intérêt particulier que le président de la République accorde au programme national de lutte contre le cancer ».
L’engagement envers les pathologies rares n’est pas négligé, avec l’affectation de « plus de 40 milliards de dinars pour l’acquisition des médicaments destinés à ces pathologies », témoignant d’une approche globale de la politique sanitaire nationale. Le directeur de la PCH a fait état d’un « bond qualitatif de plus de 300% dans l’acquisition de médicaments produits localement au profit des hôpitaux algériens au cours des cinq dernières années ». Cette évolution traduit un changement structurel majeur puisque « l’hôpital algérien s’approvisionne désormais davantage de médicaments fabriqués localement que de médicaments importés ».
Cette montée en puissance de la production locale s’inscrit dans une vision plus large portée par le ministre Ouassim Kouidri, qui a insisté sur « la nécessité de redoubler d’efforts en matière d’intégration de l’innovation et de la numérisation dans les systèmes de santé nationaux, en vue de renforcer la sécurité sanitaire du pays, tout en développant les capacités de production nationales ». Le ministre a souligné que « le secteur national de l’industrie pharmaceutique assure actuellement une couverture de 81% des besoins du pays en médicaments ».
Une certification internationale pour l’export
L’horizon international se dessine également avec l’annonce de « l’obtention, en octobre prochain, de la certification internationale du niveau de maturité 3 (ML3) auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui permettra aussi de faciliter l’exportation des médicaments fabriqués localement », selon le ministre Kouidri. Cette certification représente un enjeu majeur pour l’industrie pharmaceutique algérienne qui ambitionne de conquérir les marchés régionaux et internationaux, notamment africains. La stratégie gouvernementale vise à « bâtir un système de santé intégré et moderne, dans lequel le produit national occupera une place importante, et où les institutions industrielles et de recherche auront un rôle stratégique dans la satisfaction des besoins du marché ».
Le président de l’Union nationale des opérateurs en pharmacie, Abdelouahed Kerrar, a confirmé cette vision en estimant que « la prochaine étape exige la régulation du marché interne et l’orientation vers l’expansion vers l’étranger à travers une stratégie nationale commune, en focalisant sur l’investissement dans les médicaments biotechnologiques, notamment la production de vaccins et dérivés du sang, étant des produits à caractère souverain ». Le Salon « Hospitalia Expo », qui se déroule jusqu’au 25 septembre avec la participation de près de 50 exposants spécialisés dans la santé, l’industrie pharmaceutique et les technologies médicales, constitue une vitrine de ces ambitions. L’événement, ponctué de conférences sur les applications de l’intelligence artificielle en santé et d’un concours pour les meilleures start-up du secteur, symbolise cette volonté de placer l’Algérie à l’avant-garde de l’innovation pharmaceutique régionale.
Malik Ameziane