Festival du Film méditerranéen d’Annaba : Lancer une nouvelle génération de cinéastes
Apprentis réalisateurs, scénaristes, cameramen et acteurs bénéficient d’un programme de formation exceptionnel encadré par des experts algériens et internationaux.
Cent jeunes passionnés du septième art convergent vers Annaba pour participer aux ateliers de formation « Talents Annaba 2025 », inaugurés ce samedi à la bibliothèque principale de lecture publique « Barakat Slimane ». Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la cinquième édition du Festival du Film méditerranéen d’Annaba, événement culturel majeur qui vient de s’ouvrir sous la supervision de la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda. Venus de différentes wilayas du pays, ces apprentis réalisateurs, scénaristes, cameramen et acteurs bénéficient d’un programme de formation exceptionnel encadré par des experts algériens et internationaux. Walid Hamiche, responsable de ces ateliers formatifs, précise que l’objectif principal consiste à développer les compétences des participants dans tous les domaines de l’industrie cinématographique, notamment la réalisation, la photographie, le montage, la production, l’écriture de scénarios et l’interprétation. Cette formation intensive leur offre l’opportunité de travailler et d’apprendre aux côtés de professionnels aguerris, créant ainsi un pont entre la théorie et la pratique professionnelle. L’approche pédagogique privilégie une expérience pratique enrichissante qui combine harmonieusement aspects théoriques et applications concrètes. Cette méthode permet aux participants d’acquérir des compétences professionnelles solides qui les préparent à intégrer l’industrie du cinéma avec confiance et créativité. Hamiche souligne que cette démarche constitue un investissement crucial dans l’avenir du cinéma algérien et méditerranéen. David Alex, formateur italien responsable de l’atelier photographie, concentre son enseignement sur les fondamentaux de la prise de vue cinématographique. Sa méthode couvre la construction des plans, le choix des angles de vue, l’utilisation optimale de la lumière et de l’espace, ainsi que l’importance d’avoir une vision claire de l’image avant de commencer le tournage. Il insiste particulièrement sur le fait que la qualité d’un film ne dépend pas exclusivement du matériel utilisé, qu’il s’agisse d’une caméra professionnelle ou d’un simple smartphone.
Quant à l’atelier de réalisation, il est dirigé par Oussama Guebli, professionnel originaire d’Alger qui transmet aux participants les techniques essentielles pour transformer un scénario écrit en images et sons vivants. Son programme aborde la gestion des scènes, l’emploi du langage visuel pour véhiculer efficacement le message dramatique, tout en développant les compétences de travail collaboratif et d’interaction avec l’équipe de production. Cette formation globale prépare les futurs réalisateurs aux défis complexes de la direction artistique. Messaouri, jeune amateur du septième art passionné par la réalisation, témoigne de l’impact positif de ces ateliers sur son parcours créatif. Il considère cette formation comme une opportunité précieuse pour renforcer ses capacités créatives et se lancer avec assurance dans l’univers de la production cinématographique.
Le programme « Talents Annaba 2025 » constitue un élément central des efforts déployés lors de cette cinquième édition pour soutenir la jeunesse et développer l’industrie cinématographique locale et méditerranéenne. Cette approche s’inscrit dans une vision plus large de démocratisation de l’accès aux formations cinématographiques de qualité, permettant ainsi l’émergence de nouveaux talents issus de toutes les régions du pays.
Anis, étudiant de 19 ans spécialisé dans la photographie, exprime sa satisfaction concernant cette initiative formatrice. Il explique que ces ateliers lui ont donné l’occasion de perfectionner ses compétences pratiques et de comprendre les secrets de la photographie cinématographique sous la guidance d’experts internationaux reconnus. Le Festival du Film méditerranéen d’Annaba s’affirme comme une plateforme culturelle et artistique de premier plan, réunissant jeunes cinéastes et professionnels confirmés autour d’ateliers formatifs destinés à développer les talents et affiner les compétences dans tous les secteurs de la création filmique. Cette cinquième édition, qui se déroule jusqu’au 30 septembre, rassemble soixante-seize films produits dans vingt pays du bassin méditerranéen, avec l’Espagne comme invitée d’honneur.
La ministre Malika Bendouda avait souligné lors de la cérémonie d’ouverture au théâtre régional Azzedine-Medjoubi que « l’Algérie est le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à créer un musée du cinéma, ce qui traduit son leadership culturel et son rôle central dans la préservation de la mémoire visuelle de la nation ». Elle avait également déclaré que cela « illustre un long parcours de lutte artistique et d’engagement pour la culture en tant que valeur fondamentale dans la construction de l’identité nationale », rappelant que l’Algérie « a ouvert ses portes aux cinéastes du monde entier pour travailler et créer sur son sol, ce qui en a fait une passerelle culturelle reliant les deux rives de la Méditerranée ». Cette édition se distingue par l’introduction de nouvelles compétitions comme « Talents Annaba 2025 » et les « Journées d’Annaba pour la production de longs métrages », ainsi que par la création d’un prix consacré à l’intelligence artificielle. La particularité remarquable réside dans la présidence des jurys par trois lauréats d’Oscars, constituant une première historique pour l’Algérie. Le festival honore également plusieurs personnalités éminentes du cinéma méditerranéen et international, notamment le réalisateur algérien Ghaouti Bendeddouche, l’acteur égyptien Khaled El Nabawi, le réalisateur bosniaque Danis Tanović et le cinéaste grec Yorgos Lanthimos.
Mohand Seghir