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 L’établissement d’un État palestinien est inéluctable

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé avec force la position algérienne sur la question palestinienne, estimant que l’établissement d’un État palestinien sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale constitue une issue « inéluctable » au conflit israélo-palestinien. Cette déclaration, prononcée vendredi soir lors de son entrevue périodique avec les médias nationaux, s’inscrit dans le bilan des acquis diplomatiques algériens depuis l’entame du mandat du pays au Conseil de sécurité de l’ONU. Évoquant l’engagement historique de l’Algérie en faveur de la cause palestinienne, le président Tebboune a souligné que « le soutien de l’Algérie à la cause palestinienne était fondé, dès le début, sur l’établissement d’un État palestinien, chose que j’ai soutenue personnellement à l’ONU et dans plusieurs rencontres internationales et même lors de mes visites officielles ». Cette constance diplomatique trouve sa traduction concrète dans les initiatives algériennes sur la scène internationale, notamment au sein des institutions onusiennes où Alger occupe pour la quatrième fois un siège non permanent au Conseil de sécurité. Le chef de l’État a martelé qu' »il n’existe pas de solutions à cette question autres que celle fondée sur l’établissement d’un État palestinien sur les frontières de 1967 avec El-Qods echarif pour capitale et l’illusion du Grand Israël relève de l’absurde ».  Le Président Tebboune a mis en avant les succès diplomatiques obtenus par l’Algérie dans le dossier palestinien, rappelant que « nous avons introduit la cause palestinienne à l’Assemblée générale des Nations unies, 143 États ayant voté l’année dernière en faveur de l’admission de l’État de Palestine en tant qu’État de plein droit et membre à part entière de l’ONU ». Cette victoire diplomatique majeure, qui témoigne de l’isolation croissante de l’entité sioniste sur la scène internationale, se heurte néanmoins aux mécanismes de blocage du système onusien, le Tebboune déplorant que ces « voix [soient] neutralisées par un véto qui est utilisé jusqu’à ce jour ». L’Algérie s’appuie également sur son rôle régional, le Sommet arabe organisé à Alger en 2022 ayant été « basé sur ce même principe et sur la réorganisation des rangs palestiniens pour sortir avec une Organisation de libération de la Palestine (OLP) forte, en tant que seul représentant légitime des Palestiniens ».

Une ambition africaine pour réformer l’ordre international

Au-delà de la question palestinienne, le président Tebboune a évoqué les perspectives d’évolution du système onusien, particulièrement concernant la représentation africaine au Conseil de sécurité. Interrogé sur la possibilité pour l’Algérie d’accéder un jour au statut de membre permanent, il a estimé que « ce n’est pas impossible, que ce soit pour l’Algérie, le Nigéria, l’Afrique du Sud ou l’Égypte, pays frère », réaffirmant « la nécessité de réorganiser les Nations unies afin que l’Afrique dispose d’au moins 10 sièges au Conseil de sécurité, dont trois permanents ». Cette revendication s’appuie sur la légitimité acquise par l’Algérie, qui « a été élue au Conseil de sécurité pour la 4e fois, ce qui ne s’est pas produit pour aucun autre pays ». Sur le plan continental, le président de la République a appelé les dirigeants africains à assumer leurs responsabilités face aux ingérences extérieures, estimant que « les choses sont entre les mains des Africains eux-mêmes. Ils ont le choix soit de s’orienter vers le développement de leurs pays ou bien vers la guerre ». Il a souligné que « quiconque veut aider l’Afrique doit le faire en aidant ses enfants à trouver un emploi et par l’investissement et non pas par les armes destructrices ».

Concernant les relations avec l’environnement régional immédiat, le président Tebboune a qualifié de « solides » les liens avec la Mauritanie et la Tunisie, balayant les spéculations sur d’éventuelles tensions. Avec la Mauritanie, l’Algérie « poursuit ses efforts pour aider ses frères, notamment à travers la reconstruction de certaines structures sanitaires et non sanitaires, au mieux des intérêts des deux peuples ». Quant aux relations avec la Tunisie, le président les a décrites comme « fortes et solides », estimant que « tout ce qui se dit sur ces relations n’est que chahut ». Cette diplomatie de bon voisinage s’inscrit dans la vision algérienne d’une région maghrébine stable et prospère, condition préalable à tout développement économique et social durable. Le président a également condamné « l’agression sioniste récente contre le Qatar », qu’il a qualifiée d' »attaque contre la nation arabo-musulmane tout entière et de crime envers ce pays », réaffirmant ainsi la solidarité algérienne avec l’ensemble des pays arabes face aux menaces régionales.

Lyes Saïdi

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