Bendouda réuni 250 professionnels du secteur : Moderniser le théâtre algérien
La ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a exhorté lundi les professionnels du théâtre algérien à s’engager dans une réflexion collective visant à réformer et moderniser la gestion du secteur théâtral en Algérie, lors d’une rencontre nationale réunissant 250 acteurs du milieu au Palais de la Culture Moufdi Zakaria à Alger.
Présidant l’ouverture de cet événement placé sous le thème « Réforme et modernisation de la gestion du théâtre : de la créativité à la durabilité », la ministre a réubi une élite de gestionnaires, artistes, créateurs, directeurs de théâtre, comédiens, universitaires, critiques, techniciens ainsi que des représentants de coopératives et d’associations théâtrales, tous mobilisés autour d’un objectif commun : repenser l’avenir du théâtre algérien dans un contexte de mutations technologiques et socio-économiques profondes. Mme Bendouda a souligné que cette rencontre vise à « accorder au théâtre l’attention qui sied à son statut éminent, à travers l’écoute de tous les professionnels du domaine, afin d’établir ensemble un diagnostic de la réalité du théâtre en Algérie, d’évaluer ce qui a été accompli et ce qui reste à faire, puis de prendre les décisions appropriées en faveur du théâtre ». La ministre a insisté sur l’importance d’une approche participative, précisant que sa présence parmi les professionnels visait à « partager avec eux les préoccupations liées au théâtre et de rechercher des solutions rationnelles et profondes ». Elle a invité l’ensemble des participants à parvenir à « des résultats et des perspectives susceptibles de concevoir une stratégie intégrée », marquant ainsi la volonté du ministère de co-construire l’avenir du secteur avec ses principaux acteurs plutôt que d’imposer une vision descendante. Cette démarche collaborative s’inscrit dans une ambition plus large de renforcer la pérennité du théâtre et son rôle dans le développement culturel du pays. Le chercheur en théâtre Makhlouf Boukerouh a enrichi les débats en soulignant « la nécessité de commencer par évaluer l’état de l’établissement culturel dans l’espace urbain, et de mettre en lumière son existence, son influence et sa contribution au développement durable, ainsi que de recueillir l’avis du public à son sujet ». Il a également insisté sur le fait que « l’étude de cette réalité doit s’appuyer sur des centres de recherche et de documentation chargés d’observer les pratiques culturelles en Algérie et de déterminer ensuite la manière dont le facteur culturel peut contribuer au développement durable », plaidant ainsi pour une approche scientifique et méthodique dans l’analyse de la situation actuelle du théâtre algérien. Pour structurer les travaux et garantir leur efficacité, les participants ont été répartis en plusieurs ateliers spécialisés abordant les dimensions essentielles du secteur théâtral : la gestion et la gouvernance, la production et la distribution des œuvres théâtrales, le public et les transformations sociales, la formation, l’archivage et la numérisation, ainsi que le rôle des associations et coopératives dans le soutien à la création. Ces ateliers thématiques devraient permettre d’aboutir à des conclusions pratiques et de formuler des recommandations concrètes, traduisant l’ambition de cette rencontre de dépasser le stade des constats pour proposer de véritables solutions opérationnelles adaptées aux défis contemporains du théâtre algérien.
Mohand Seghir