Commerce du cabas : L’Exécutif revoit sa copie
Le gouvernement s’apprête à organiser des rencontres interministérielles pour améliorer le cadre réglementaire des activités de micro-importation familièrement appelées commerce du cabas, après avoir recueilli les premiers retours d’expérience des opérateurs concernés. Cette annonce intervient quelques mois après le lancement de ce dispositif destiné à régulariser l’activité des jeunes micro-importateurs.
Le ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a confirmé mardi à Alger que des travaux sont en cours pour perfectionner le cadre régissant l’activité d’importation à petite échelle, en réponse aux préoccupations exprimées sur le terrain. Intervenant aux côtés de Mustapha Hidaoui, ministre de la Jeunesse chargé du Conseil supérieur de la jeunesse, lors de l’ouverture d’une journée d’étude consacrée à l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le commerce électronique, le ministre Ouadah a précisé les contours de cette démarche consultative. « Des rencontres seront organisées, en coordination avec les ministères concernés, pour discuter de toutes les préoccupations, mais après avoir laissé s’écouler un temps suffisant pour obtenir un véritable retour d’expérience des importateurs », a-t-il expliqué. « Nous sommes à l’écoute de toutes les préoccupations soulevées concernant ce sujet important », a déclaré le ministre, ajoutant que « des mesures seront prises » en conséquence. Cette annonce témoigne de la volonté des autorités d’ajuster un dispositif lancé en juin dernier, dont la mise en œuvre a suscité diverses interrogations de la part des opérateurs.
Ce système avait été mis en place en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du Conseil des ministres du 18 mai dernier, qui prévoyaient la régularisation de la situation des jeunes exerçant dans l’importation à petite échelle en les intégrant dans un cadre réglementaire du commerce extérieur.
Selon le décret exécutif définissant les conditions et modalités d’exercice de l’activité d’importation à petite échelle par l’auto-entrepreneur, publié en juin dernier, cette activité concerne les opérations réalisées à titre individuel par des personnes physiques lors de leurs déplacements à l’étranger, dans le but d’importer pour la revente en l’état de quantités limitées de marchandises ne dépassant pas 1,8 million de dinars par déplacement, dans la limite de deux déplacements par mois. Ouadah a rappelé que l’objectif de ce dispositif est de permettre aux jeunes exerçant dans l’importation à petite échelle « d’exercer leur activité la tête haute et de bénéficier d’une protection dans le respect des lois de la République », en plus des avantages sociaux et commerciaux qu’il offre. Dans ce contexte, le ministre a considéré que ce système illustre l’importance de l’innovation dans la gestion, puisqu’il a permis de faire passer l’importation à petite échelle d’une activité illégale à une activité réglementée, gérée via une plateforme numérique comportant un guichet unique.
Emancipation économique de la jeunesse
Par ailleurs, le ministre a mis en lumière les efforts de l’État pour développer le commerce électronique dans le pays, notamment à travers l’extension du paiement électronique et l’encouragement du statut d’auto-entrepreneur, affirmant que ces efforts se poursuivront en coordination avec tous les acteurs pour en faire l’un des piliers de la nouvelle économie.
De son côté, le ministre de la Jeunesse, Mustapha Hidaoui a affirmé que « l’autonomisation économique de la jeunesse est devenue une priorité dans la nouvelle Algérie », soulignant que le nombre de start-up « se comptait par centaines avant 2019, mais se compte aujourd’hui par milliers, grâce à un écosystème mis en place par l’État pour accompagner les jeunes depuis les bancs de l’université jusqu’à la concrétisation de leurs projets innovants ».
« L’intégration de l’intelligence artificielle dans le commerce et l’entrepreneuriat permet de réaliser un véritable bond en avant dans la performance des entreprises et des projets de jeunes », a ajouté le ministre, indiquant que son département travaille à la présentation d’un nouveau modèle comprenant « le perfectionnement des compétences des jeunes dans les domaines de l’intelligence artificielle et de l’entrepreneuriat ».
Samir Benisid