Ghaza : Trump exige un arrêt immédiat des bombardements israéliens
Le président américain Donald Trump a exigé vendredi que l’entité sioniste cesse immédiatement de bombarder Ghaza, déclarant sans ambiguïté que les bombardements doivent s’arrêter maintenant. Cette déclaration intervient quelques heures seulement après l’annonce par le mouvement de résistance palestinien Hamas de son acceptation du plan de paix américain, créant ainsi une fenêtre d’opportunité inédite pour mettre fin à près de deux ans d’agression génocidaire qui a coûté la vie à plus de 67.000 Palestiniens.
L’appel direct de Trump à un cessez-le-feu immédiat marque une rupture significative avec la politique américaine traditionnellement alignée sur les positions israéliennes. Le Hamas a immédiatement qualifié cette déclaration d’encourageante, y voyant un signe que la pression internationale commence enfin à porter ses fruits. Cette prise de position présidentielle américaine fait suite à l’annonce vendredi par le Hamas de sa réponse positive aux médiateurs concernant le plan Trump. Le mouvement de résistance a indiqué dans un communiqué avoir mené de larges consultations pour élaborer une position responsable, donnant son accord pour la libération des prisonniers et la remise des corps dans le cadre des modalités d’échange proposées. De manière tout aussi significative, le Hamas a accepté que l’administration de Ghaza soit transférée à un organe palestinien composé de technocrates indépendants, formé sur la base d’un consensus national et soutenu par les pays arabes et musulmans.
L’enchaînement rapide de ces événements diplomatiques suscite un espoir prudent alors que la situation humanitaire sur le terrain atteint des niveaux catastrophiques sans précédent. Les chiffres publiés samedi par les autorités sanitaires palestiniennes dressent un tableau accablant avec un bilan qui s’est alourdi à 67.074 martyrs et 169.430 blessés depuis octobre 2023. Au cours des dernières 24 heures seulement, 66 martyrs et 265 blessés ont été transférés vers les hôpitaux de Ghaza, tandis que deux enfants palestiniens sont morts en martyrs à cause de la famine et de la malnutrition, portant le nombre total de victimes de la famine à 459 personnes dont 154 enfants. Les bombardements se poursuivent malgré les appels au cessez-le-feu, avec au moins huit Palestiniens tombés en martyrs samedi suite à des attaques sur Ghaza-ville et Khan Younès, dont deux enfants tués dans une tente abritant des personnes déplacées dans la région d’Al-Mawasi.
La déclaration de Trump intervient également dans un contexte où le blocus imposé par l’entité sioniste a créé une catastrophe humanitaire d’une ampleur inouïe. Depuis le 2 mars dernier, les forces d’occupation ont fermé tous les points de passage, empêchant l’entrée des aides alimentaires et médicales dans la bande de Ghaza. L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine a averti que la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans a doublé entre mars et juin, plongeant l’enclave dans une famine programmée qui s’ajoute aux ravages des bombardements quotidiens. Le bilan des attaques visant spécifiquement les Palestiniens attendant l’aide humanitaire s’élève à 2.603 martyrs et 19.094 blessés, illustrant la stratégie délibérée d’affamer une population entière.
La communauté internationale a réagi avec un soulagement palpable à l’évolution de la position américaine. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit encouragé par l’annonce du Hamas et a exhorté toutes les parties à saisir cette occasion historique de mettre fin à la guerre génocidaire. Il a remercié le Qatar et l’Égypte pour leur travail de médiation crucial et a réitéré son appel en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et permanent, de la libération inconditionnelle de tous les otages et d’un accès humanitaire sans entrave à Ghaza. Le Qatar, qui joue un rôle central dans les négociations, a salué samedi la réponse du Hamas au plan Trump, appuyant explicitement l’appel présidentiel américain à un cessez-le-feu immédiat dans l’enclave palestinienne assiégée. Le porte-parole de la diplomatie qatarie Majed al-Ansari a déclaré que le Qatar saluait l’annonce du Hamas selon laquelle le plan Trump avait son agrément, créant ainsi les conditions d’une solution négociée.
Le plan américain en vingt points combine un accord de cessez-le-feu avec la libération des otages, un retrait progressif des forces d’occupation sionistes et une supervision internationale de la reconstruction de Ghaza. Cette proposition globale arrive à un moment où le territoire palestinien a été rendu largement inhabitable par l’intensité des bombardements. L’Organisation mondiale de la santé a publié jeudi un rapport révélant que près de 42.000 personnes dans Ghaza vivent désormais avec des blessures qui ont changé leur vie de manière irréversible, dont un quart sont des enfants. Plus de 5.000 personnes ont subi des amputations. Les blessures graves incluent des lésions aux membres, à la moelle épinière et au cerveau, ainsi que des brûlures importantes nécessitant des soins spécialisés à long terme que le système de santé effondré de Ghaza ne peut plus fournir. Seulement 14 des 36 hôpitaux restent partiellement fonctionnels et moins d’un tiers des établissements de réadaptation sont encore en activité, plusieurs étant sur le point de fermer définitivement.
Face à cette urgence absolue, la pression de la société civile internationale se maintient. Le Comité international pour la levée du siège de Ghaza a annoncé samedi que deux bateaux supplémentaires avaient rejoint la nouvelle flottille de la liberté, portant à onze le nombre total de navires en route vers Ghaza avec environ 170 militants internationaux à bord. Cette mobilisation intervient après l’attaque jeudi par les forces navales israéliennes de la flottille mondiale Sumud en eaux internationales, qui a conduit au kidnapping de plus de 470 militants issus de plus de cinquante pays tentant d’acheminer une aide humanitaire vitale. Les navires, dont le bateau des médecins et journalistes baptisé al-Damir, ont dépassé la Crète et se trouvent désormais au nord de Marsa Matruh en Égypte, déterminés à défier le blocus maintenu depuis près de dix-huit ans sur un territoire où vivent 2,4 millions de personnes transformées en prisonniers.
Lyes Saïdi