Sadi élu vice-président d’une commission de la FIFA : L’Algérie déploie sa diplomatie sportive
Le président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi, a été nommé vice-président de la Commission des stades et de la sécurité de la Fédération internationale de football association, a annoncé l’instance fédérale dans un communiqué publié lundi soir sur son site officiel.
Cette nomination à un poste de responsabilité au sein d’une commission technique majeure de la FIFA constitue une nouvelle étape dans le déploiement de la présence algérienne au sein des instances dirigeantes du football mondial. Le premier responsable de la FAF continue ainsi de renforcer son empreinte dans les organes décisionnels internationaux, lui qui est déjà membre du Comité exécutif de la Confédération africaine de football, vice-président de l’Union nord-africaine de football et membre de l’Union arabe de football. La Commission des stades et de la sécurité dont Sadi devient vice-président joue un rôle crucial dans l’établissement des normes internationales en matière d’infrastructures sportives et de dispositifs sécuritaires lors des compétitions sous l’égide de la FIFA, des dossiers stratégiques pour les pays organisateurs de grandes manifestations footballistiques. Parallèlement à cette nomination, deux autres responsables de la FAF ont été désignés au sein de différentes commissions de la FIFA, témoignant d’une représentation algérienne élargie dans l’organigramme de l’instance mondiale. Le secrétaire général de la FAF, Nadir Bouzenad, a été désigné membre de la Commission futsal de la FIFA, une instance technique chargée du développement et de la régulation du football en salle à l’échelle internationale. De son côté, Salima Benaisti, directrice des finances de la FAF, devient membre de la Commission de conseil commercial et marketing de la FIFA, un organe consultatif stratégique impliqué dans les orientations relatives à la valorisation commerciale du football et à l’exploitation des droits marketing. Ces trois nominations simultanées illustrent une stratégie de présence institutionnelle diversifiée qui ne se limite plus aux seules instances dirigeantes continentales et régionales mais s’étend désormais aux commissions techniques et consultatives de la fédération internationale. Cette approche permet à l’Algérie de disposer de relais dans différents secteurs de la gouvernance footballistique mondiale, depuis les questions d’infrastructures et de sécurité jusqu’aux enjeux commerciaux et au développement de disciplines spécifiques comme le futsal.
Canaux d’influence
Walid Sadi a, pour rappel, pris part ce lundi aux travaux de la 47e Assemblée générale ordinaire de la CAF qui se sont tenus à Kinshasa en République démocratique du Congo, où ces nominations ont vraisemblablement été portées à sa connaissance. Le président de la FAF cumule désormais des responsabilités qui s’étendent sur trois niveaux de gouvernance footballistique, du continental avec la CAF au régional avec l’UNAF et l’UAFA, jusqu’au mondial avec la FIFA. Cette présence multilatérale offre à l’Algérie des canaux d’influence diversifiés et complémentaires dans un écosystème footballistique où les décisions prises au niveau mondial impactent directement les orientations continentales et régionales. La nomination à la vice-présidence d’une commission FIFA constitue par ailleurs une reconnaissance de l’expertise algérienne dans le domaine des infrastructures sportives, un secteur où le pays a réalisé des investissements considérables ces dernières années avec la modernisation de plusieurs stades aux normes internationales.
Pour rappel, cette extension de la présence algérienne à la FIFA intervient quelques semaines après l’intégration de Walid Sadi au comité exécutif de l’Union arabe de football en septembre dernier lors de la 28e Assemblée générale de l’UAFA à Riyad. Cette élection pour le mandat 2025-2029 avait alors marqué le retour de l’Algérie au sein du Comité exécutif de l’Union Arabe après neuf années d’absence, comme l’avait précisé le communiqué officiel de la FAF publié à l’issue de cette assemblée décisive. L’absence algérienne du comité exécutif de l’UAFA remontait au départ de Mohamed Raouraoua en 2016 et avait considérablement affaibli l’influence du pays dans l’espace footballistique arabe durant près d’une décennie. Ce retour triomphal en septembre avait symbolisé la fin d’une période d’effacement diplomatique et ouvert de nouvelles perspectives de coopération avec les fédérations du Golfe, du Levant et du Maghreb dans un contexte géopolitique régional particulièrement sensible. L’élection à l’UAFA en septembre était alors intervenue dans un moment particulier où Walid Sadi venait tout juste d’être confirmé dans ses fonctions de ministre des Sports lors du remaniement ministériel. Cette double casquette institutionnelle, concentrant entre les mains d’un même homme la gouvernance du football national et un portefeuille gouvernemental, offre une cohérence stratégique rare dans la conduite de la diplomatie sportive algérienne. La trajectoire du président de la FAF depuis son élection en septembre 2023 illustre alors parfaitement cette montée en puissance diplomatique méthodique. En deux ans seulement, le dirigeant originaire d’El Oued a réussi à multiplier les mandats stratégiques avec une efficacité remarquable, positionnant l’Algérie comme un acteur incontournable de la gouvernance footballistique dans son environnement régional et continental. Son élection au comité exécutif de la CAF en mars 2025, après sept ans d’absence algérienne, avait constitué la première étape majeure de cette offensive diplomatique, suivie de sa vice-présidence de l’UNAF puis de son intégration à l’UAFA en septembre. Cette accumulation de responsabilités traduisait une approche géopolitique cohérente faisant du football un instrument privilégié de rayonnement national et de projection de puissance régionale.
Moncef Dahleb