Culture

Patrimoine : Djamâa Es-Safir rouvre ses portes dans la Casbah d’Alger

La mosquée historique Djamâa Es-Safir, édifice emblématique de la Casbah d’Alger datant de 1534, a été rouverte aux fidèles par la direction des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya d’Alger, après l’achèvement des travaux de restauration menés dans le cadre du vaste projet de réhabilitation du quartier historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992. Dans une déclaration à l’APS, le directeur des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya d’Alger, Kamel Belassel, a précisé que sa direction avait « officiellement réceptionné Djamâa Es-Safir, situé dans la Casbah, après l’achèvement des travaux de sa restauration par les services de la wilaya d’Alger, réalisés dans le cadre du projet de réhabilitation de la Casbah ». Cette réouverture marque une étape importante dans la préservation du patrimoine architectural religieux algérien et témoigne de l’engagement des autorités dans la sauvegarde de la mémoire historique du pays. Chef-d’œuvre architectural religieux bâti en 1534, Djamâa Es-Safir incarne à lui seul plusieurs siècles d’histoire algérienne. Le responsable a souligné que cette mosquée, comme d’autres édifices religieux de la Casbah, a joué « un rôle majeur durant la Révolution de libération », en étant « un bastion pour la préservation de l’islam et de l’identité nationale, et un lieu de mobilisation pour les moudjahidine, mais aussi un centre de rayonnement religieux, culturel et civilisationnel dans la ville d’Alger ». Cette dimension historique et résistante confère à l’édifice une valeur symbolique qui dépasse largement sa seule fonction cultuelle.

L’histoire de Djamâa Es-Safir est jalonnée de multiples restaurations qui témoignent de l’attention portée à sa conservation à travers les époques. Selon Kamel Belassel, la plus importante intervention fut « sa rénovation en 1826, ordonnée par le Dey Hussein », ultime souverain d’Alger avant la colonisation française. Cette restauration d’époque ottomane avait permis de préserver l’intégrité architecturale de l’édifice, garantissant sa transmission aux générations futures. Après l’indépendance, la mosquée « a continué à remplir ses missions religieuses comme lieu de culte accueillant les fidèles et menant des actions caritatives », maintenant ainsi vivante la tradition de solidarité qui caractérise les institutions religieuses algériennes. La récente restauration s’inscrit dans le projet global de réhabilitation de la Casbah, confié par le ministère de la Culture et des Arts à la wilaya d’Alger. Ce programme ambitieux vise à restaurer les différents monuments de ce quartier historique, y compris ses mosquées, dans le respect de leur authenticité architecturale et de leur valeur patrimoniale. La Casbah d’Alger, citadelle ottomane inscrite au patrimoine mondial, concentre en effet une densité exceptionnelle de monuments historiques qui nécessitent une attention particulière pour leur préservation.

Kamel Belassel a rappelé que la direction des Affaires religieuses et des Wakfs de la wilaya d’Alger « a déjà réceptionné, dans le cadre du projet de restauration et de réhabilitation de la Casbah, plusieurs mosquées historiques et patrimoniales, dont elle assure actuellement la gestion, telles que la mosquée El Berrani et la mosquée Ketchaoua ». Cette dynamique de restauration systématique des édifices religieux de la Casbah participe d’une vision globale visant à redonner au quartier historique son lustre d’antan tout en garantissant la fonctionnalité de ces lieux de culte pour les habitants.

Au-delà de sa fonction religieuse, Djamâa Es-Safir revêt également une dimension touristique et culturelle importante. Le directeur des affaires religieuses a assuré que « Djamâa Es-Safir fait partie du circuit touristique de la Casbah d’Alger, permettant ainsi aux visiteurs de découvrir ce monument historique, à l’aide de guides chargés de les accueillir et de leur faire connaître l’histoire de la mosquée ». Cette ouverture au public illustre la volonté des gestionnaires de faire de ces édifices religieux non seulement des lieux de prière, mais aussi des espaces de transmission du savoir historique et architectural, accessibles aux Algériens comme aux visiteurs étrangers désireux de comprendre la richesse du patrimoine algérien. La réhabilitation de la Casbah se poursuit avec constance. Kamel Belassel a annoncé que la direction des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya d’Alger « réceptionnera prochainement deux autres mosquées historiques situées dans la Casbah, une fois les travaux de rénovation achevés ». Ces futures réouvertures viendront compléter le dispositif de restauration du quartier et renforceront l’offre culturelle et cultuelle dans ce secteur emblématique de la capitale. La réouverture de Djamâa Es-Safir symbolise ainsi la réconciliation entre modernité et tradition, entre préservation patrimoniale et usage contemporain. Elle témoigne de la capacité de l’Algérie à valoriser son héritage historique tout en l’adaptant aux besoins actuels de ses citoyens, confirmant que la Casbah d’Alger demeure un lieu vivant, habité par une mémoire active et une communauté soucieuse de transmettre aux générations futures les trésors architecturaux légués par l’histoire.

M.S.

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