Ghaza : Un sommet pour la paix en Égypte
L’Égypte accueillera lundi un sommet international pour la paix dans la ville de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge, coprésidé par le président Abdel Fattah al-Sissi et son homologue américain Donald Trump.
Selon un communiqué de la présidence égyptienne, le sommet rassemblera des dirigeants de plus de vingt pays. L’objectif du sommet est, selon la même source, de mettre fin à la guerre dans la bande de Ghaza, renforcer les efforts en faveur de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient, et inaugurer une nouvelle phase de sécurité et de stabilité régionales. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé samedi au déploiement de forces internationales dans la bande de Ghaza afin de garantir la fin de la guerre menée par l’entité sioniste contre l’enclave. Lors d’un entretien téléphonique avec Nikos Christodoulides, dirigeant de l’administration chypriote grecque, Sissi a souligné la nécessité de donner une légitimité internationale à l’accord de cessez-le-feu à Ghaza à travers le Conseil de sécurité de l’ONU. Il a insisté sur l’importance de cet accord pour mettre un terme à la guerre, assurer la libération des otages et captifs, permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et lancer la reconstruction de la bande de Ghaza. Sissi a rappelé que l’Égypte menait, depuis deux ans, des efforts continus en coordination avec le Qatar et les États-Unis pour mettre fin au conflit et atténuer les souffrances humanitaires du peuple palestinien. Le chef de l’État égyptien a également annoncé que l’Égypte prévoyait d’accueillir une conférence internationale consacrée au relèvement et à la reconstruction de Ghaza. Le président américain Donald Trump avait annoncé mercredi que l’entité sioniste et le Hamas étaient convenus de la première phase d’un plan en vingt points, présenté le 29 septembre, visant à instaurer un cessez-le-feu à Ghaza, à libérer tous les otages en échange d’environ deux mille prisonniers palestiniens et à procéder à un retrait progressif des forces d’occupation de l’ensemble de la bande de Ghaza. La première phase de l’accord est entrée en vigueur vendredi à midi heure locale. La deuxième phase du plan prévoit la mise en place d’un nouveau mécanisme de gouvernance à Ghaza sans la participation du Hamas, la formation d’une force de sécurité composée de Palestiniens et de troupes issues de pays arabes et islamiques, ainsi que le désarmement du mouvement. Après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi, des centaines de milliers de citoyens déplacés continuent de retourner dans la ville de Ghaza et dans d’autres zones, au milieu de tonnes de décombres et de destructions laissées par l’agression menée par l’entité sioniste sur la bande de Ghaza depuis deux ans. Les personnes déplacées marchent le long des rues Rashid et Salah Al-Din sur au moins sept kilomètres à pied, et beaucoup n’ont pas de maison où retourner. La rue côtière Al-Rashid s’étend du nord de la bande de Ghaza jusqu’à son sud, où, pendant la guerre du génocide, elle a été témoin de dizaines de massacres commis par les forces d’occupation contre des citoyens qui étaient en route pour fuir du nord vers le sud. Un retrait progressif des forces d’occupation vers la ligne jaune s’est achevé vendredi, conformément au plan du président américain Donald Trump. Les forces d’occupation se sont retirées de la ville de Ghaza au nord, à l’exception du quartier de Shejaiya et de certaines parties des quartiers d’Al-Tuffah et de Zeitoun, ainsi que les zones centre et est de Khan Younès au sud. L’accès à Beit Hanoun et Beit Lahia, au nord de Ghaza, est resté interdit aux Palestiniens. Les forces du ministère de l’Intérieur de Ghaza et de la sécurité nationale se sont déployées aux principaux carrefours et marchés dans les zones évacuées par l’armée d’occupation. Plus de 5.000 missions, incluant des opérations humanitaires, sanitaires, de sauvetage et de secours, ont été menées par les autorités de Ghaza au cours des dernières 24 heures. Dans le cadre d’un plan d’urgence global visant à rétablir progressivement la vie dans l’enclave, les municipalités de Ghaza ont effectué plus de 900 interventions pour restaurer les services d’eau et d’assainissement, enlever les débris et déchets, et rouvrir les rues dans les zones résidentielles. Ces efforts nationaux se poursuivent dans un contexte de destruction massive laissée par l’occupation, qui a dévasté plus de 90% des infrastructures civiles de Ghaza, détruit environ 300.000 logements et déplacé de force deux millions de personnes. Le bilan de l’agression génocidaire menée par les forces d’occupation contre la bande de Ghaza, depuis le sept octobre 2023, s’est alourdi à 67.806 martyrs et 170.066 blessés, ont indiqué dimanche les autorités sanitaires palestiniennes. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés a confirmé que 1,9 million de personnes ont été déplacées de force dans la bande de Ghaza depuis le début de la guerre génocidaire.
Lyes Saïdi