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Dans un hommage vibrant à l’équipe du FLN : Tizi-Ouzou célèbre les Verts

La capitale du Djurdjura a vécu lundi une journée de célébration footballistique inédite, mêlant passé glorieux et présent triomphant.

Alors que l’équipe nationale, fraîchement qualifiée pour le Mondial-2026, était accueillie en héros au centre-ville, Mohamed Maouche, vétéran de l’historique équipe du FLN, recevait un hommage émouvant à quelques encablures, tissant un pont symbolique entre deux générations de Verts. À la veille de la rencontre contre l’Ouganda, programmée ce mardi à 17h00 au stade Hocine Aït-Ahmed pour le compte de la dixième et dernière journée des éliminatoires du Mondial-2026, Tizi-Ouzou était en fête. Les joueurs de la sélection nationale, arrivés en fin de matinée dans la wilaya, ont été accueillis triomphalement à la placette du musée, en plein cœur de la ville. Une marée humaine s’est massée pour célébrer ces héros modernes qui ont décroché leur billet pour la phase finale aux Amériques jeudi dernier, après leur victoire convaincante face à la Somalie sur le score de trois buts à zéro au stade Miloud Hadefi d’Oran.

Pendant que cette ferveur populaire embrasait le centre-ville, un autre événement, tout aussi symbolique, se déroulait à la salle de cinéma Djurdjura. Mohamed Maouche, moudjahid et ancien membre de la glorieuse équipe du Front de libération nationale créée le 13 avril 1958, était à l’honneur lors d’une cérémonie organisée par la direction de la culture. Le programme incluait la projection du film documentaire « La balle de la dignité » de Rachid Diguer, retraçant l’épopée de cette formation légendaire qui utilisa le football comme arme diplomatique durant la Guerre de Libération nationale. « Fêter le présent sans oublier le sacrifice de ceux qui ont permis au football algérien d’exister est un devoir de mémoire », ont affirmé les participants à cette séance émouvante. L’assistance a pu mesurer l’ampleur du sacrifice consenti par ces footballeurs professionnels qui, au sommet de leur carrière dans des clubs français, avaient tout abandonné pour rejoindre la Révolution. Mohamed Haouchine, journaliste et modérateur de la rencontre, a rappelé la mission de ces pionniers : « Leur mission était d’utiliser le sport comme une arme diplomatique et un porte-voix de l’indépendance de l’Algérie, prouvant au monde que l’Algérie était une nation. »

L’ancien joueur de la JSK, Kamel Meftouh, présent dans la salle, s’est adressé directement à Mohamed Maouche dans un témoignage bouleversant : « Vous nous avez permis de jouer au football en toute liberté. J’ai joué à la JSK dans l’Algérie indépendante, sans toutes les difficultés et les risques que vous avez affrontés. » Avant d’ajouter avec émotion : « Vous avez donné la vraie définition de la dignité. »

Mohamed Maouche, qui avait fait défection du Stade de Reims en 1958 pour rejoindre l’équipe du FLN, est revenu longuement sur la création de cette formation et son parcours des plus honorables. Avec la sagesse de ses années et l’expérience d’un homme qui a tout sacrifié pour son pays, il a tenu à replacer cette aventure footballistique dans son contexte historique : « L’histoire de l’équipe de football du FLN n’est pas celle d’une équipe, mais celle de la Révolution algérienne. » Rendant hommage aux Verts d’aujourd’hui ainsi qu’à la JSK dont il fut l’entraîneur, il a conclu son intervention par ces mots empreints de fierté : « L’Algérie restera toujours debout. »

Cette journée particulière a ainsi matérialisé un pont intergénérationnel entre deux époques du football algérien. En 1958, l’enjeu était de faire entendre la voix d’une nation en lutte par le biais du ballon rond. Aujourd’hui, il s’agit de hisser haut le drapeau national sur la scène mondiale lors de la prochaine Coupe du monde qui se déroulera aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

Moncef D.

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