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Génocide à Ghaza : La CPI maintient les mandats d’arrêt contre Netanyahu et Galant

La Cour pénale internationale (CPI) a rejeté, vendredi, l’appel présenté par l’entité sioniste pour annuler les mandats d’arrêt émis contre Benjamin Netanyahu et Yoav Galant, respectivement Premier ministre et ancien ministre de la guerre du régime occupant.

Cette décision, saluée dans une grande partie du monde, confirme la détermination des juges internationaux à poursuivre les auteurs des crimes d’extermination commis à Ghaza depuis le déclenchement de l’agression du 7 octobre 2023.

Émise le 21 novembre 2024, la double ordonnance de la CPI avait déjà marqué un tournant dans l’histoire du droit international, reconnaissant la responsabilité personnelle des dirigeants sionistes dans des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de génocide. En rejetant l’appel, la Cour ferme la porte à toute tentative d’échapper à la justice pour les architectes d’une campagne militaire qui a coûté la vie à plus de 68 000 Palestiniens, selon les autorités sanitaires palestiniennes, dont la majorité sont des femmes et des enfants. Sur le terrain, les chiffres du martyre continuent de s’alourdir. Vendredi soir, un nouveau massacre a été perpétré dans le quartier de Zeytoun, à l’est de Ghaza. Un véhicule civil transportant des membres de la famille Shaaban a été directement ciblé par les forces d’occupation, causant la mort de 11 personnes, parmi elles sept enfants et deux femmes. Le président du Conseil national palestinien, Rawhi Fattouh, a dénoncé un « crime prémédité révélant la politique systématique d’extermination menée contre le peuple palestinien ». Il a rappelé que ce carnage n’est « ni accidentel ni isolé », mais procède d’une stratégie assumée : celle du meurtre de masse, du siège, de la famine organisée et de la destruction de toute vie civile. Le même jour, en Cisjordanie occupée, l’armée sioniste a empêché des agriculteurs palestiniens de Ramallah d’accéder à leurs champs d’oliviers, les privant de la récolte saisonnière qui constitue leur unique source de subsistance. Ces gestes d’entrave, de punition collective et de dépossession traduisent, selon les organisations palestiniennes, « le visage ordinaire de l’apartheid ». Deux ans après le déclenchement du génocide, les Nations unies elles-mêmes dressent un constat d’effroi. Hamish Young, coordonnateur des urgences de l’UNICEF, a décrit une situation “catastrophique” : plus aucun hôpital opérationnel, une population en proie à la faim, des enfants privés d’eau et d’abris, des familles contraintes de boire de l’eau polluée ou de dormir à même les ruines. « Il devrait y avoir au moins 600 camions d’aide par jour, a-t-il rappelé, mais les restrictions imposées par l’occupant rendent l’accès à Ghaza presque impossible. » Depuis le 11 octobre 2025, date d’un fragile cessez-le-feu partiel, les bombardements n’ont jamais cessé. En 48 heures seulement, 29 nouveaux martyrs et 21 blessés ont été recensés. Plus de 400 corps ont été exhumés des décombres, souvent dans un silence médiatique assourdissant. À Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza, les forces sionistes ont encore tiré sur des civils qui tentaient de regagner leurs maisons détruites.

Pour le Conseil national palestinien, cette persistance du crime ne peut être séparée du sentiment d’impunité garanti à l’entité sioniste par les puissances occidentales. Fattouh accuse « le laxisme international » d’alimenter le cycle de sang : « tant que les criminels seront protégés, les massacres continueront ». Il appelle la communauté internationale à assurer une protection immédiate du peuple palestinien et à faire respecter le droit humanitaire, bafoué chaque jour dans l’indifférence des chancelleries. La décision de la CPI, en ce sens, a valeur de symbole : elle réaffirme que le crime ne peut s’imposer comme mode de gouvernance. En refusant d’effacer les mandats d’arrêt, la Cour rappelle que même les dirigeants de puissances alliées de l’Occident ne sont pas au-dessus du droit.

Lyes Saïdi

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