Grands projets structurants : Une cadence accélérée !
À l’heure le budget 2026 est en examen, le ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base entend changer de rythme. Le mot d’ordre : anticiper, planifier et numériser, mais surtout respecter les délais de réception des grands projets.
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelkader Djellaoui, a insisté sur la « nécessité d’une préparation anticipée des projets à venir », afin de « gagner en efficacité et en rendement ». Devant les cadres de son département, lors du premier forum national des directeurs des travaux publics des wilayas, tenu à l’École supérieure de management des travaux publics de Sidi Abdallah, il a donné instruction de lancer sans délai « toutes les démarches nécessaires pour soumettre les cahiers des charges des programmes proposés dans le cadre du projet de loi de finances 2026 aux commissions compétentes des marchés publics ». Cette anticipation, selon lui, permettra de sélectionner rapidement les entreprises et bureaux d’études dès l’approbation des projets, afin de démarrer les travaux sans perte de temps. Le ministre a également ordonné que les opérations d’entretien programmées dans le cadre de la loi de finances soient « engagées avant le 31 décembre 2026 ». Pour Djellaoui, il s’agit désormais d’adopter « une approche basée sur les résultats et la performance, reposant sur la planification stratégique, l’évaluation continue et la transparence ». L’objectif est clair : livrer les projets « dans les délais contractuels, selon les standards de qualité les plus élevés », tout en assurant un contrôle strict et une gestion rigoureuse des dépenses publiques. Le ministre a aussi mis l’accent sur la qualité des études préalables : « Il faut des cahiers des charges précis et matures, un contrôle rigoureux à chaque étape, et une priorité donnée aux projets à forte portée économique et sociale ».
Sur le plan de la sécurité routière, Djellaoui a appelé à renforcer les dispositifs d’intervention lors des intempéries et à « éliminer les points noirs du réseau routier », en coordination avec la société Algérienne des Autoroutes.
Relancer les projets en retard
Autre priorité : relancer les projets en retard. Pour ce faire, le ministre a ordonné l’organisation de « réunions de coordination urgentes » entre les différents acteurs concernés, afin d’élaborer des calendriers de réalisation réalistes et de mettre en place des comités mixtes chargés d’un suivi régulier. Mais la véritable révolution à venir se situe dans la numérisation du secteur. D’ici fin 2026, l’ensemble des structures centrales et locales devront être intégrées dans un système numérique unifié. « Nous lançons un portail digital pour simplifier les procédures administratives et un système d’information permettant de suivre les projets en temps réel », a expliqué Djellaoui. Ce dispositif couvrira les routes, les chemins de fer, les infrastructures portuaires et aéroportuaires. Il sera accompagné d’un vaste programme de formation destiné aux cadres et techniciens, afin de « garantir la maîtrise des nouvelles technologies ». Les directions locales devront également alimenter un tableau de bord numérique avec des données actualisées sur l’avancement des chantiers et les budgets alloués.
Le ministre a par ailleurs souligné que plusieurs grands projets structurants connaissent « des avancées notables », citant notamment les lignes minières Est et Ouest, l’extension du port phosphatier d’Annaba, ainsi que des programmes routiers destinés à désenclaver les régions intérieures.
Les lignes minières livrées fin 2025
Le directeur général de l’Agence nationale d’études et de suivi des investissements ferroviaires (ANESRIF), Azeddine Fridi, a pour sa part indiqué que « la fin de l’année verra la livraison de plusieurs projets stratégiques, dont la ligne ferroviaire Béchar–Tindouf–Gara Djebilet, longue de 950 kilomètres ». Dans les wilayas, les programmes complémentaires avancent également. À Tissemsilt, le directeur des Travaux publics, Zineddine Berdji, a assuré que « les 13 opérations inscrites dans le programme présidentiel, pour un montant global de 47,6 milliards de dinars, sont achevées à plus de 90 % ». À Djelfa, son homologue a indiqué que « le programme de réhabilitation du réseau routier a dépassé les 50 % de taux d’avancement », soulignant que la visite récente du ministre a « donné un nouvel élan » à ces travaux. En toile de fond, c’est bien la transformation du mode de gestion du secteur qui se dessine : plus d’efficacité, plus de transparence, et une administration tournée vers la performance. « Les ressources humaines sont la clé du succès », a insisté Djellaoui, appelant à « renforcer la formation et la qualification des cadres en partenariat avec les écoles spécialisées ».
Samir Benisid