Culture

Bibliothèques de lecture publique : Les professionnels plaident pour une stratégie nationale

À l’issue de la troisième édition du séminaire national consacré au rôle des bibliothèques publiques dans l’ancrage de la culture nationale et la sauvegarde des archives, organisé lundi à Laghouat sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, les participants ont unanimement appelé à l’élaboration d’une stratégie nationale globale de la lecture et des bibliothèques publiques visant à promouvoir l’identité nationale et la mémoire collective. Cette rencontre de deux jours, initiée en coordination avec le Centre de recherche en sciences islamiques et civilisations de Laghouat, a réuni universitaires, chercheurs, bibliothécaires, archivistes et représentants d’établissements culturels venus de l’ensemble du territoire national. Les travaux de ce séminaire ont mis en lumière les défis majeurs auxquels sont confrontées les bibliothèques publiques algériennes dans leur mission de préservation du patrimoine documentaire et de promotion de la lecture. Les intervenants ont particulièrement insisté sur la nécessité de renforcer le cadre juridique et organisationnel de ces structures publiques, afin de leur conférer pleinement la mission qui leur échoit dans les stratégies culturelles nationales. Cette dimension institutionnelle apparaît comme un préalable indispensable à toute modernisation effective du réseau des bibliothèques. La modernisation des infrastructures et des outils a constitué un autre axe majeur des recommandations. Les participants ont préconisé une dotation substantielle en moyens et équipements numériques pour permettre aux bibliothèques de répondre aux exigences contemporaines. Plus innovante encore, la proposition de création de centres de la mémoire au niveau de chaque bibliothèque principale vise à constituer un maillage territorial de préservation du patrimoine local, garantissant ainsi une sauvegarde décentralisée des richesses documentaires et mémorielles de chaque région.

La question des ressources humaines n’a pas été négligée. Les professionnels réunis à Laghouat ont souligné l’urgence de la qualification des bibliothécaires dans la gestion numérique de la mémoire et la création de contenus culturels adaptés aux nouveaux supports. Cette montée en compétences apparaît indissociable de la transformation numérique du secteur et de sa capacité à toucher de nouveaux publics, notamment les jeunes générations davantage familiarisées avec les outils digitaux. L’encouragement de la recherche scientifique et des projets académiques portant sur les témoignages vivants et oraux a également été identifié comme un levier essentiel pour enrichir la connaissance du patrimoine immatériel national. Les participants ont appelé à valoriser cette dimension souvent négligée de la mémoire collective, qui risque de disparaître si elle n’est pas rapidement collectée et archivée selon des méthodologies scientifiques rigoureuses.

Parmi les propositions phares figure la création d’une plateforme numérique nationale destinée à regrouper le patrimoine culturel dans son ensemble et à le mettre à disposition des lecteurs et des chercheurs. Ce projet ambitieux permettrait de démocratiser l’accès aux ressources documentaires et de créer une bibliothèque virtuelle nationale accessible depuis n’importe quel point du territoire. Selon Sara Kaddouda, directrice de la bibliothèque de Laghouat, cette rencontre « constitue un espace idoine pour échanger les expériences entre les parties concernées par les bibliothèques et la sauvegarde des archives ». Elle témoigne de la volonté du ministère de la Culture et des Arts de placer les bibliothèques au cœur du dispositif de préservation patrimoniale et de promotion culturelle, tout en créant des synergies entre les différents acteurs du secteur.

Mohand S.

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