Culture

Festival International du Film d’Alger : Des Journées du Cinéma palestinien à travers le monde

Le Festival International du Film d’Alger (AIFF) accueillera le 2 novembre 2025 les Journées du Cinéma Palestinien à travers le Monde, dans six villes algériennes simultanément.

Organisé sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, en partenariat avec le Centre Algérien de la Cinématographie (CAC), cet événement proposera une sélection de films palestiniens réalisés depuis le début de la guerre génocidaire sioniste à Ghaza le 7 octobre 2023, dans les cinémathèques d’Alger, Béjaïa, Constantine et Sidi Bel Abbès, ainsi qu’à Blida et Laghouat. Cette participation algérienne répond à l’invitation du Film Lab Palestine et s’inscrit comme un acte de solidarité envers la cause palestinienne. La 12e édition de l’AIFF scelle ainsi l’unité entre la mémoire algérienne et la mémoire palestinienne, réaffirmant que le cinéma n’est pas un luxe artistique, mais un acte de résistance et un devoir de fidélité historique. Les projections débuteront à 19h00 dans les quatre cinémathèques, tandis que la salle M’ZI de Laghouat accueillera également une séance à 19h00 et la salle Mohamed Touri de Blida à 20h15. Le choix du 2 novembre revêt une dimension symbolique forte. Cette date marque l’anniversaire de la Déclaration Balfour, sinistre promesse à l’origine de la Nakba palestinienne, et coïncide avec le 1er novembre, date du déclenchement de la Guerre de libération nationale. Ce rapprochement réaffirme l’engagement indéfectible de l’Algérie envers la Palestine et sa cause, à travers le cinéma conçu comme espace de mémoire, de transmission et de résistance.

La soirée s’ouvrira avec la projection du court-métrage de fiction « Ma baad » (34 minutes, 2024) de Maha Haj. Ce drame coproduit par la Palestine, l’Italie et la France raconte l’histoire de Suleiman et Lubna qui, après avoir subi une perte inimaginable, se retirent dans une ferme isolée où ils s’occupent de leurs cultures et débattent passionnément des choix de leurs cinq enfants, jusqu’au jour où un étranger surgit pour leur révéler une vérité bouleversante. Le film, porté par Mohammed Bakri, Areen Omar et Amer Hlehel, est distribué internationalement par MAD World. Maha Haj, cinéaste palestinienne diplômée en littérature anglaise et arabe, a marqué le paysage cinématographique par ses collaborations remarquables, notamment comme cheffe décoratrice sur « The Attack » de Ziad Douairi et « Le Temps qu’il reste » d’Elia Suleiman. Son premier court-métrage « Oranges » (2009) a remporté le Prix du Public au Festival méditerranéen de Montpellier. En 2016, elle signe son premier long-métrage « Personal Affairs », œuvre saluée par la critique et sélectionnée à Cannes dans la section Un Certain Regard.

La deuxième partie de soirée sera consacrée au documentaire « Halat El Ichq » (90 minutes, 2024) de Carol Mansour et Muna Khalidi. Ce film puissant suit le parcours du chirurgien britannico-palestinien Dr Ghassan Abu Sittah qui, après 43 jours d’horreur passés à travailler sans relâche sous les bombardements dans les salles d’urgence des hôpitaux Al Shifa et Al Ahli de Ghaza, émerge comme symbole de la résistance palestinienne. C’est la sixième guerre de Ghaza à laquelle participe le docteur Ghassan, et la plus terrible. Le documentaire explore les raisons de son engagement et la source de sa force, trouvant la réponse dans la passion commune de sa famille pour la Palestine. Le film, produit par Forward Film Production et enrichi par la musique de Mazen El-Sayed et Khyam Allami, a été salué par la critique internationale. Il a remporté le Prix du meilleur film arabe au CIFF, le Prix du meilleur documentaire au même festival, ainsi que le Prix du public au KARAMA Human Rights Film Festival. Ces distinctions témoignent de la force du récit et de l’importance du témoignage qu’il porte. Carol Mansour, réalisatrice indépendante libanaise et fondatrice de Forward Film Production à Beyrouth, s’est spécialisée dans les questions sociales et de droits humains. Elle a réalisé plus de vingt documentaires primés à l’international, portant sur le Liban, le Yémen et l’Ouzbékistan. Sa co-réalisatrice Muna Khalidi, titulaire d’un doctorat en politique et planification de la santé, œuvre depuis plus de trente ans dans le développement social et sanitaire. Depuis 2011, elles collaborent sur des films ayant pour thème la justice sociale et les droits humains.

Les Journées du Cinéma Palestinien connaissent un essor remarquable à travers le monde. En 2023, elles ont été organisées dans 41 pays et 86 villes. En 2024, l’événement a pris une ampleur considérable avec une présence dans 57 pays et 238 villes. Malgré les tentatives de censure et de dénigrement, cet événement continue de porter haut la voix du récit palestinien, soutenu par des partenaires convaincus du pouvoir du septième art pour faire face à l’effacement et à la falsification de l’histoire. Organisées chaque mois d’octobre par Film Lab Palestine, organisation non gouvernementale à but non lucratif fondée en 2014, ces journées visent à inscrire la Palestine sur la carte mondiale du cinéma et à valoriser les films palestiniens et internationaux. Le festival propose une programmation unique combinant projections de films internationaux, tables rondes, ateliers professionnels, programmes destinés aux enfants et espaces de réseautage. Au fil des années, il s’est imposé comme un pilier de la culture cinématographique palestinienne, rassemblant le public le plus large et le plus diversifié du pays. Film Lab Palestine œuvre à renforcer la production et la culture cinématographique en Palestine, à inspirer un public toujours plus large et à former une nouvelle génération de cinéastes palestiniens. Cette mission s’inscrit dans une vision du cinéma comme espace libérateur, par et pour la Palestine. À travers cette initiative, le Festival International du Film d’Alger, créé en 2002 et qui s’est imposé au fil de ses onze éditions comme un rendez-vous majeur pour les amoureux du septième art, relie la mémoire algérienne à la mémoire palestinienne. La 12e édition du festival se tiendra du 4 au 10 décembre 2025, poursuivant sa mission de bâtir des ponts entre les cinéastes algériens et leurs homologues du monde entier, offrant au public un voyage à travers le cinéma universel.

Mohand Seghir

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