Une caravane de sensibilisation sur la drogue en milieu scolaire : Un numéro vert pour protéger les écoles du fléau
Face à la montée inquiétante de la consommation de drogue chez les jeunes, l’école devient un terrain clé de la prévention.
Le ministre de l’Éducation nationale, Mohammed Seghir Sadaoui, a annoncé, dimanche à Alger, la création d’un numéro vert national destiné à signaler les cas de consommation ou de trafic de stupéfiants en milieu scolaire. Une initiative qui s’inscrit dans le lancement officiel de la caravane nationale de sensibilisation aux dangers de la drogue et des substances psychotropes, partie de la capitale dimanche. « Il est impératif d’instaurer une véritable culture du signalement pour endiguer ce fléau », a déclaré le ministre, soulignant que la lutte contre la drogue « ne peut réussir sans l’implication de toutes les parties concernées ». Il a ainsi appelé les ministères, les institutions et les associations à s’unir dans un effort collectif pour protéger les établissements scolaires, qu’il considère comme « les premières lignes de défense face à un phénomène qui mine la jeunesse ». Sous le slogan évocateur « Novembre, un nouveau pacte pour une jeunesse consciente et sans poison », la caravane nationale entend sillonner 17 wilayas dans une première étape, avant d’étendre ses activités à l’ensemble des écoles du pays. Organisée par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), sous le haut patronage du Premier ministre Sifi Ghrieb et la supervision du ministre de la Justice, cette campagne mobilise plusieurs départements ministériels, associations, éducateurs et acteurs du secteur de la santé. Le directeur général de l’ONLDT, Tarek Kour, a insisté sur la nécessité de mettre en place un système national de veille afin d’assurer un suivi continu de la situation dans les établissements scolaires. « La prévention passe par la vigilance, mais aussi par l’éducation et la sensibilisation », a-t-il souligné, annonçant que 390 établissements scolaires, soit environ 30 par wilaya, seront concernés dans cette première phase. Dans un souci d’efficacité, la caravane propose une approche multisectorielle et participative : séances de sensibilisation, projections de courts métrages, témoignages d’anciens toxicomanes, ainsi que concours culturels et éducatifs visant à encourager les comportements sains. Les interventions sont encadrées par psychologues, médecins scolaires, imams et éducatrices religieuses, ainsi que par des représentants de la société civile, afin d’ancrer la prévention dans le tissu social.
Tarek Kour a également révélé l’élaboration d’un programme parallèle pour les universités, en coordination avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce programme, prévu pour l’année prochaine, ciblera les campus et les résidences universitaires, espaces jugés particulièrement vulnérables à la consommation de drogues. « Nous voulons que la prévention devienne un réflexe, non seulement à l’école, mais aussi à l’université, au travail, dans la famille et jusque dans les milieux sportifs », a-t-il précisé. Cette campagne nationale s’inscrit dans une démarche plus large de mobilisation sociale contre la drogue, amorcée dès l’été dernier avec des actions conjointes menées dans les camps de jeunes et les associations sportives. Pour Tarek Kour, la bataille contre ce fléau « ne peut être gagnée que par la synergie des efforts » : État, école, familles et société civile doivent, selon lui, « former un front uni pour protéger nos enfants ».
Jusqu’au 6 novembre, la caravane sillonnera les établissements du pays, rappelant que la drogue ne se combat pas seulement par la répression, mais avant tout par la prévention, l’écoute et la solidarité. Le numéro vert récemment créé devrait, selon le ministère, devenir un outil permanent de vigilance et de protection, permettant à chaque citoyen de contribuer à la construction d’une école saine et d’une jeunesse consciente.
Malik Meziane
