Génocide à Ghaza : Un nouveau mandat d’arrêt contre Netanyahu
La justice turque a émis vendredi des mandats d’arrêt pour génocide contre Benjamin Netanyahu et 36 autres responsables de l’entité sioniste, pour crimes commis contre le peuple palestinien à Ghaza. Le parquet général d’Istanbul a annoncé dans un communiqué que 37 responsables sionistes sont désormais visés par ces mandats d’arrêt, sans toutefois fournir la liste complète des personnes recherchées. Outre Netanyahu, figurent notamment Israël Katz, Itamar Ben Gvir et le chef d’état-major de l’armée d’occupation, Eyal Zamir. Le parquet stambouliote dénonce explicitement le « génocide et les crimes contre l’humanité perpétrés de manière systématique par l’État israélien à Ghaza ». La décision de la justice turque s’appuie notamment sur le bombardement en mars dernier de l’hôpital de l’amitié turco-palestinienne dans la bande de Ghaza, infrastructure médicale construite par la Turquie et délibérément frappée par l’armée d’occupation israélienne. Cette initiative judiciaire s’inscrit dans la continuité de l’engagement d’Ankara, qui s’était déjà jointe l’an passé à la procédure pour génocide contre l’entité sioniste engagée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice. Le mouvement Hamas a salué cette décision dans un communiqué, la qualifiant de « mesure louable confirmant les positions sincères du peuple turc et de ses dirigeants, qui sont attachés aux valeurs de justice, d’humanité et de fraternité qui les lient à notre peuple palestinien opprimé ». Sur le terrain le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre Gaza s’alourdit de jour en jour. Selon un nouveau bilan communiqué samedi par les autorités sanitaires palestiniennes, l’agression sioniste a fait 69.169 martyrs et 170.685 blessés, en majorité des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023. Au cours des dernières 72 heures, les corps de dix martyrs ainsi que six blessés ont été transférés vers les hôpitaux de Ghaza, tandis que les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, 241 Palestiniens sont tombés en martyrs et 614 autres ont été blessés, tandis que les corps de 522 martyrs ont été récupérés. Les conséquences sanitaires de cette agression génocidaire continuent de se manifester de manière dramatique. L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés a révélé vendredi dans un nouveau rapport qu’un enfant palestinien sur cinq n’a pas reçu les vaccins de base après deux années de guerre génocidaire sioniste contre Ghaza. L’étude de l’UNRWA estime que 20% des enfants de moins de trois ans à Ghaza n’ont reçu aucune dose de vaccin ou ont manqué des injections, « ce qui les expose au risque d’épidémies de maladies évitables par la vaccination ».
Pour pallier cette situation catastrophique, du 9 au 18 novembre, l’UNICEF, l’UNRWA et l’Organisation mondiale de la santé, en partenariat avec le ministère de la Santé de Ghaza, mèneront la première phase d’une campagne intégrée de vaccination, de suivi nutritionnel et de contrôle de la croissance. Parallèlement, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a alerté jeudi sur le sort de 16.500 Palestiniens nécessitant des soins médicaux urgents, exhortant davantage de pays à accueillir des patients de Ghaza, « car plus de seize mille cinq cents personnes ont encore besoin de soins médicaux urgents qui ne sont pas disponibles dans l’enclave ». En Cisjordanie occupée, l’ONU a dénoncé vendredi une forte recrudescence des violences perpétrées par des colons israéliens illégaux contre les Palestiniens. Le porte-parole de l’ONU, Farhan Haq, s’est référé au Bureau de la coordination des affaires humanitaires pour signaler « une nette hausse de la violence des colons contre les Palestiniens, tant en fréquence qu’en gravité ». Le mois dernier, l’OCHA a recensé 264 attaques de colons ayant causé des victimes, des destructions matérielles, ou les deux. « C’est le plus haut niveau mensuel enregistré en près de deux décennies de suivi, soit en moyenne plus de huit incidents par jour depuis 2006 », a-t-il précisé.
Plus de 9.600 attaques de ce type ont été documentées, dont environ 1.500 pour la seule année 2025, soit près de 15% du total. Depuis octobre 2023, plus de 3.200 Palestiniens ont été déplacés en raison de la violence des colons et des restrictions d’accès qui l’accompagnent. L’OCHA a également indiqué que « le nombre d’enfants palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie depuis le début de l’année s’élève à 42″, ce qui signifie qu' »un Palestinien sur cinq tué par les forces israéliennes en Cisjordanie en 2025 est un enfant ». Les attaques israéliennes se sont intensifiées en Cisjordanie occupée depuis octobre 2023, faisant plus de 1.066 morts et 10.300 blessés. La Commission palestinienne de résistance au mur et à la colonisation a recensé 766 attaques menées par les forces d’occupation israéliennes et des colons illégaux contre des Palestiniens, leurs habitations, leurs biens et leurs moyens de subsistance en octobre seulement.
L.S.

