Culture

Lutte contre le trafic illicite des biens culturels : La protection du patrimoine, une priorité

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le trafic illicite des biens culturels, célébrée chaque 14 novembre, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a rappelé, mardi à Alger, la détermination de l’Algérie à demeurer « un partenaire actif dans les efforts internationaux visant à combattre ce fléau ». 

Dans une allocution prononcée au Palais de la culture Moufdi Zakaria, la ministre a souligné la continuité de l’action nationale et internationale pour la préservation du patrimoine et la défense des valeurs culturelles universelles. « L’Algérie continuera à défendre ses valeurs, son identité et l’héritage commun de l’humanité, fondé sur le respect mutuel et la responsabilité partagée », a-t-elle affirmé, insistant sur le caractère à la fois « national et moral » de la protection du patrimoine, une mission qui, selon elle, « requiert une conscience collective et une coordination permanente entre tous les acteurs ». La ministre a rappelé que cette journée, instituée par l’UNESCO en 2019, constitue « une étape importante pour réaffirmer que le patrimoine culturel, dans sa diversité matérielle et immatérielle, est un pilier essentiel de la construction de l’identité nationale et le symbole d’une souveraineté culturelle que l’État algérien veille à consolider dans ses politiques publiques ».Revenant sur les efforts entrepris, Bendouda a mis en avant la politique constante de l’Algérie en matière de protection du patrimoine. « À travers ses lois, ses initiatives et ses partenariats, notre pays a instauré une approche durable fondée sur la prévention, la dissuasion, la restitution et la coopération internationale efficace », a-t-elle souligné. Elle a indiqué que son département œuvre à « renforcer les capacités des institutions et des cadres dans le domaine de la protection du patrimoine, en modernisant le cadre juridique, en intensifiant la coordination avec les services de sécurité et des douanes, et en développant des programmes de formation et de sensibilisation spécialisés ». La ministre a également insisté sur l’engagement de l’Algérie à suivre de près les projets internationaux de sauvegarde du patrimoine mondial, en affirmant la participation active du pays « en parfaite cohérence avec ses engagements au sein du système onusien et notamment de l’UNESCO ».

 Lors de cette rencontre scientifique, à laquelle ont pris part de nombreux experts et acteurs du secteur, le professeur Mounir Bouchenaki, ancien directeur du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, a présenté une conférence intitulée « Le patrimoine culturel algérien entre défis nationaux et engagements internationaux ». Il y a rappelé les principaux axes de la Convention de 1972 sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, tout en saluant la contribution notable de l’Algérie à l’enrichissement de ce cadre international. Bouchenaki a souligné que l’Algérie a ratifié l’ensemble des conventions de l’UNESCO, de celle de 1972 jusqu’à celle de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Il a également annoncé qu’un « dossier complet » est en cours de finalisation par une équipe d’experts algériens pour proposer prochainement le classement de plusieurs monuments funéraires royaux numides au patrimoine mondial de l’humanité. Parmi eux figurent le mausolée royal maurétanien de Tipaza, le tombeau de Massinissa à El Khroub, celui d’Imedghassen à Batna, le mausolée de Siga à Aïn Témouchent, les sépultures de Medghassen à Tiaret et le tombeau de Tin Hinan à Tamanrasset, des sites emblématiques d’une architecture antique d’exception en Afrique du Nord.

En clôture de la rencontre, un débat ouvert a permis à la ministre et aux participants d’échanger sur les moyens de valoriser le patrimoine culturel algérien et de renforcer les démarches d’inscription des éléments matériels et immatériels sur les listes de l’UNESCO. Tous ont salué le rôle moteur de l’Algérie dans la défense et la promotion de son patrimoine, au service de la mémoire collective et du dialogue entre les cultures.

Mohand Seghir

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