Nucléaire iranien : Araghtchi: « la diplomatie reste la clé »
Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghtchi a réaffirmé dimanche que la voie diplomatique demeure l’unique solution pour résoudre la crise nucléaire avec les puissances occidentales, tout en posant des conditions strictes à la reprise des négociations. S’exprimant lors d’une table ronde organisée dans le cadre de la conférence internationale intitulée « Le droit international sous attaque : agression et défense », Abbas Araghtchi a situé les récentes tensions dans un contexte militaire. Le chef de la diplomatie iranienne a qualifié l’offensive américano-sioniste contre l’Iran de « premier missile frappant la table des négociations irano-américaines », affirmant paradoxalement qu’elle avait démontré qu’aucune autre voie n’était possible que la diplomatie. Le ministre a néanmoins assorti la reprise éventuelle des pourparlers de conditions précises. « Une partie ne peut pas obtenir par la négociation ce qu’elle n’a pas réussi à obtenir par la guerre, puis imposer ses conditions à l’autre », a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité de distinguer les négociations authentiques des tentatives de diktat. « La première étape de la diplomatie et des négociations est de reconnaître et d’accepter que celles-ci diffèrent des diktats, de la coercition ou de la pression par la force. Dans les négociations, il s’agit d’échanges et d’avantages mutuels : aucune partie ne peut tout obtenir », a-t-il souligné, ajoutant que « la diplomatie et les négociations doivent reposer sur des bases raisonnables et logiques, et se dérouler avec sérieux et sincérité ». Abbas Araghtchi a réaffirmé la disposition de Téhéran à négocier si ces conditions sont réunies, adressant un message direct aux États-Unis et aux autres puissances occidentales. Selon lui, il n’existe qu’une seule voie pour résoudre les questions avec la République islamique d’Iran : « celle de la diplomatie, fondée sur le respect et la dignité ». Le ministre a précisé que si les interlocuteurs occidentaux s’adressent au peuple iranien avec dignité et respect, ils recevront en retour la même attitude.
Sur le plan technique, le ministre des Affaires étrangères a révélé que l’Iran ne procédait plus à l’enrichissement d’uranium dans aucun site du pays, expliquant qu’il n’y a actuellement aucun enrichissement car les installations d’enrichissement ont été attaquées.
De son côté, la porte-parole du gouvernement iranien, Fatemeh Mohajirani, a confirmé lors d’une interview accordée à la chaîne Al-Mayadeen que la République islamique avait reçu des messages de la part de médiateurs concernant les pourparlers. Elle a souligné que l’Iran ne fera aucune exception pour défendre la vie de son peuple, son intégrité territoriale et sa souveraineté nationale, selon l’agence de presse Irna. Fatemeh Mohajirani a également abordé la question des capacités militaires iraniennes, affirmant que le renforcement des capacités balistiques du pays constitue une composante normale du développement de ses capacités de défense. Elle a indiqué que Téhéran se concentre sur l’amélioration des points problématiques révélés durant la guerre de douze jours. La porte-parole a averti que si l’autre partie répète son erreur, la riposte iranienne sera plus sévère que par le passé.
Concernant les relations avec l’Europe, Fatemeh Mohajirani a évoqué l’activation du mécanisme de déclenchement par trois pays européens – la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. « Suite à l’activation du mécanisme de déclenchement par trois pays européens, l’Iran a annoncé qu’il organiserait ses relations avec ces pays en fonction de ses intérêts. On observe d’ailleurs une amélioration des relations avec certains pays européens, dont l’Allemagne », a-t-elle déclaré. La porte-parole du gouvernement a précisé les priorités stratégiques de Téhéran face aux menaces hégémoniques : élargir ses relations avec ses voisins, coopérer avec les institutions internationales et renforcer son économie nationale. Lyes Saïdi

