Culture

Le concours littéraire « Oum Siham » : Trois nouvellistes consacrés 

La cinquième édition du concours littéraire national « Oum Siham » de la nouvelle a récompensé samedi à Oran trois écrivains issus de différentes régions du pays. L’écrivaine Azza Bougaada, de Mila, a remporté le premier prix avec sa nouvelle « Cent-cinquante », devant Samir Dâas de Sétif et Fatiha Kada de Mascara. 

La Maison de la culture Zeddour Brahim El-Kacem d’Oran a accueilli samedi la cérémonie de remise des prix du concours littéraire national Oum Siham, consacré à la nouvelle. Pour cette cinquième édition, le jury composé de spécialistes du genre narratif bref a distingué trois œuvres parmi les 38 textes soumis par des auteurs venus de diverses wilayas du pays. Le premier prix est revenu à Azza Bougaada, originaire de Mila, pour sa nouvelle intitulée « Cent-cinquante ». Cette distinction récompense une œuvre qui a su convaincre les membres du jury par sa qualité d’écriture et sa force narrative. Le choix de ce titre énigmatique, qui joue sur la suggestion et l’ambiguïté, laisse présager une histoire où les chiffres revêtent une dimension symbolique particulière. La deuxième place du podium a été attribuée à Samir Dâas, écrivain originaire de Sétif, pour sa nouvelle « Monsieur le Wali ». Le titre de cette œuvre suggère une exploration des rapports de pouvoir et des interactions entre l’administration et les citoyens, thématique récurrente dans la littérature algérienne contemporaine qui interroge les mécanismes de gouvernance et les réalités sociales du pays. Enfin, le troisième prix a été décerné à Fatiha Kada, de Mascara, pour « Hymne d’amour ». Avec ce titre évocateur, l’auteure propose une incursion dans le registre sentimental, explorant sans doute les multiples facettes de l’amour et ses expressions dans le contexte algérien contemporain.

Dans un souci de valorisation des talents et de diffusion des œuvres primées, l’Association culturelle Athar El-Abirine a choisi de publier les trois nouvelles lauréates sur sa page en ligne. Cette initiative permet au public de découvrir ces textes qui ont retenu l’attention du jury et de se forger sa propre opinion sur ces créations littéraires. La cérémonie a été enrichie par une conférence animée par l’écrivain Mahmoud Bouzid, qui a retracé le parcours et les activités de l’Association Athar El-Abirine, ainsi que sa contribution à l’enrichissement de la scène littéraire et culturelle dans la capitale de l’ouest du pays. Depuis sa création, cette association s’est imposée comme un acteur incontournable de la promotion de la littérature à Oran, organisant régulièrement des rencontres, des ateliers d’écriture et des concours qui stimulent la créativité et favorisent l’émergence de nouveaux talents. L’événement a également été l’occasion de rendre hommage à l’écrivain et chercheur universitaire Nacer Stamboul, de l’Université d’Oran. Cette reconnaissance témoigne de l’importance accordée par les organisateurs au travail de recherche et de critique littéraire, dimension essentielle de l’écosystème culturel qui permet d’accompagner la création et de la mettre en perspective.

La soirée s’est poursuivie par un spectacle artistique qui a rassemblé écrivains, intellectuels, universitaires et amateurs d’art et de littérature. Cette dimension festive et conviviale du concours contribue à créer des espaces de rencontre et d’échange entre créateurs et public, favorisant ainsi le dialogue autour de la littérature et son inscription dans le tissu social.

Le concours Oum Siham tire son nom d’Amaria Belal, figure majeure des lettres algériennes disparue en 2021 à l’âge de 82 ans. Née en 1939, cette écrivaine prolifique, connue sous le pseudonyme d’Oum Siham, a marqué plusieurs générations de lecteurs par la richesse et la diversité de son œuvre. Son parcours littéraire témoigne d’un engagement constant dans l’exploration des réalités algériennes et des grandes causes humanistes.

Sa production littéraire s’est déployée aussi bien dans le registre poétique que narratif. Parmi ses œuvres les plus marquantes figurent « L’Abécédaire de Novembre », qui interroge la mémoire de la guerre de libération nationale, « Témoin de l’époque », chronique sensible de son temps, ou encore « Palestine », qui traduit sa solidarité avec la cause palestinienne. Sur le plan narratif, elle a laissé des romans appréciés des lecteurs et de la critique, tels que « Le Quai Beyrouthin » et « Journal d’Oum-Ali », qui explorent les intimités féminines et les bouleversements de la société algérienne.

Mohand Seghir

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