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France-Algérie : Macron multiplie les signaux pour un apaisement

Le président français Emmanuel Macron a exprimé samedi, en marge du sommet du G20 à Johannesburg, sa volonté de « bâtir une relation d’avenir apaisée » avec l’Algérie, tout en reconnaissant qu’il faut « corriger beaucoup de choses », dans des déclarations qui marquent une nouvelle tentative de rapprochement après plus d’un an de crise diplomatique sans précédent entre les deux pays.

Lors d’un point de presse tenu en marge du sommet sud-africain, Macron a reconnu l’insatisfaction de Paris face à l’état actuel des relations bilatérales. « On sait que sur beaucoup de sujets, sécuritaire, migratoire, économique, on n’est pas dans une situation satisfaisante, donc on veut des résultats », a-t-il déclaré, admettant ainsi les dysfonctionnements qui affectent les relations entre les deux rives de la Méditerranée. Le président français a également évoqué la nécessité de traiter « beaucoup de choses », notamment dans les dossiers sensibles de la sécurité et de l’immigration. Ces déclarations interviennent dans un contexte de timide dégel des relations après la décision du président Abdelmadjid Tebboune d’accorder la grâce présidentielle à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, une mesure prise en réponse à la demande de son homologue allemand. Macron avait salué cette décision comme un geste permettant de réchauffer les relations entre Paris et Alger. Le jour de cette grâce, il avait déclaré rester « évidemment disponible pour échanger avec lui sur l’ensemble des sujets d’intérêt pour nos deux pays ».

Toutefois, le président français a pointé du doigt les instrumentalisations politiciennes du dossier algérien, affirmant qu' »il y a beaucoup de gens en France qui veulent faire du dossier des relations avec l’Algérie une affaire intérieure, et c’est la même chose qui se passe en Algérie aussi ». Il a mis en garde contre ces acteurs qui, selon lui, empêchent toute avancée réelle, déclarant que « si on laisse faire ces gens, nous n’avons aucune chance réelle d’avancer sur ce sujet ». Ces propos visent apparemment l’ancien ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a tenté d’exploiter la crise à des fins partisanes et électorales dans la perspective de la prochaine présidentielle, ainsi que le discours de l’extrême droite française qui a fait de l’Algérie une cible récurrente.

Macron a révélé l’organisation prochaine de « rencontres techniques conjointes » réunissant responsables et ministres des deux pays, confirmant ainsi la reprise progressive du dialogue après plusieurs mois de rupture. Ces déclarations coïncident avec la visite éclair effectuée jeudi à Alger par la secrétaire générale du Quai d’Orsay, venue rencontrer son homologue algérien dans le cadre d’une visite de travail destinée à préparer le terrain pour la relance du dialogue. Par ailleurs, une visite du ministre français de l’Intérieur Laurent Nunez en Algérie serait en préparation et pourrait intervenir avant la fin du mois de novembre. Le successeur de Retailleau a confirmé à plusieurs reprises avoir reçu une invitation de Saïd Sayoud. Pour Paris, les priorités concernent la relance de la coopération dans les domaines migratoire et sécuritaire.

Salim Amokrane

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