Mine de Gara Djebilet : Une convention pour développer des techniques locales de traitement du minerai de fer
La Société nationale du fer et de l’acier (FERAAL), filiale du groupe Sonarem, a signé mardi à Annaba une convention-cadre avec le Centre de recherche en technologies industrielles (CRTI) visant à développer des techniques locales de traitement du minerai de fer de Gara Djebilet et à moderniser les systèmes de production selon les normes internationales. Cette signature, qui s’est déroulée en marge du premier Atelier scientifique national sur les techniques de traitement du minerai de fer de Gara Djebilet, marque une étape importante dans la stratégie de valorisation de cette ressource stratégique et de renforcement de la souveraineté économique du pays. L’atelier scientifique, qui a débuté lundi dans la capitale de l’est algérien, réunit des représentants des secteurs de l’enseignement supérieur et de l’industrie, des experts, des chercheurs ainsi que des représentants d’entreprises industrielles et minières. Cette rencontre intervient dans un contexte particulier, alors que l’Algérie s’apprête à franchir une étape historique avec le lancement prochain de l’exploitation du gisement de Gara Djebilet, considéré comme l’un des plus importants gisements de fer au monde avec des réserves estimées à plusieurs milliards de tonnes. La mine, située dans la wilaya de Tindouf, représente un enjeu majeur pour l’économie nationale et la diversification des ressources du pays au-delà des hydrocarbures.
Selon le communiqué du groupe public Sonarem, cette nouvelle collaboration entre FERAAL et le CRTI tend à développer des techniques locales pour le traitement du minerai de fer de Gara Djebilet et à moderniser les systèmes de production afin de répondre aux normes internationales. L’objectif affiché est de doter l’industrie nationale de ressources technologiques avancées et de renforcer sa compétitivité sur les marchés internationaux. Cette approche s’inscrit dans une volonté de maîtrise complète de la chaîne de valeur, depuis l’extraction jusqu’à la transformation du minerai, en passant par le développement de savoir-faire locaux qui réduiront la dépendance technologique vis-à-vis de l’étranger.
Dans son allocution prononcée à cette occasion, le représentant du directeur général de Sonarem, Fethi Filali, a souligné la dimension stratégique du projet de Gara Djebilet. Il a précisé que cette mine « dépasse la dimension économique classique » car « il s’agit d’une ressource stratégique contribuant à la construction d’une industrie nationale du fer avancée ». Cette déclaration met en lumière l’ambition des autorités de ne pas se limiter à l’exportation de minerai brut, mais de développer une véritable filière industrielle intégrée autour de cette ressource. M. Filali a également insisté sur la nécessité de renforcer la complémentarité entre les capacités de la recherche scientifique et les exigences de l’industrie pour réaliser un progrès qualitatif dans les techniques de traitement du minerai de Gara Djebilet. Cette approche collaborative entre le monde académique et le secteur industriel constitue un axe central de la stratégie de développement du projet.
Les intervenants présents à l’atelier ont présenté un exposé détaillé sur le projet de développement et de valorisation du minerai de fer de Gara Djebilet, soulignant son rôle crucial dans le renforcement de la position industrielle et économique de l’Algérie. Les discussions ont mis l’accent sur l’importance de l’innovation, de l’efficacité et de l’investissement dans des technologies avancées qui permettront de renforcer la compétitivité de l’industrie sidérurgique algérienne à l’échelle internationale. Cette dimension technologique apparaît d’autant plus importante que le minerai de Gara Djebilet présente des caractéristiques particulières, notamment une teneur en phosphore relativement élevée, qui nécessite le développement de procédés de traitement spécifiques et innovants. Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus large des orientations fixées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a ordonné lors du Conseil des ministres du 16 novembre dernier le lancement de l’exploitation du minerai de fer extrait de la mine de Gara Djebilet à partir du premier trimestre de 2026. Le chef de l’État a souligné que cet événement, qualifié de premier du genre dans l’histoire de l’Algérie indépendante, incarnera la nouvelle orientation algérienne consacrant le principe de souveraineté économique et la diversification des ressources hors hydrocarbures. Le président Tebboune a également ordonné que la première cargaison du minerai de fer soit acheminée, via la nouvelle ligne ferroviaire Tindouf-Béchar, vers le complexe sidérurgique Tosyali d’Oran à partir de 2026, permettant ainsi à l’Algérie de franchir une première étape vers la réduction de sa facture d’importation du minerai de fer et la réalisation progressive de l’autosuffisance dans ce domaine stratégique. Le Conseil des ministres a par ailleurs approuvé la création de nouvelles usines de traitement du minerai de fer à Tindouf, Béchar et Naâma, renforçant ainsi le dispositif industriel national autour de cette ressource majeure.
Sabrina Aziouez

