Ghaza sous les eaux : Amnesty dénonce une tragédie humanitaire orchestrée par l’occupation
Les décès provoqués par les récentes inondations dans la bande de Ghaza auraient pu être entièrement évités et ne sauraient être imputés uniquement aux conditions météorologiques défavorables, a affirmé vendredi Amnesty International, pointant directement la responsabilité des autorités de l’occupation sioniste dans cette nouvelle catastrophe humanitaire. Dans un communiqué rendu public depuis New York, l’organisation internationale de défense des droits humains a expliqué que l’impact destructeur des fortes pluies a été considérablement aggravé par les restrictions persistantes imposées par l’entité sioniste à l’entrée des fournitures indispensables à la réparation des infrastructures essentielles. Amnesty a souligné que « les avertissements concernant les risques étaient clairs et répétés », précisant que « les événements récents ne constituent pas une catastrophe naturelle imprévisible, mais une tragédie évitable ». L’organisation a ajouté que les scènes de tentes submergées et d’habitations effondrées à Ghaza ne peuvent être dissociées du contexte politique et humanitaire imposé à l’enclave. Selon Amnesty International, ces conséquences dramatiques sont le résultat prévisible des politiques menées par l’occupation, notamment le blocus prolongé qui empêche l’acheminement d’abris adéquats et de matériaux de reconstruction nécessaires à la protection des personnes déplacées. Cette situation intervient alors que la bande de Ghaza subit depuis plus de deux ans une guerre génocidaire qui a détruit l’essentiel de ses infrastructures civiles. Cette nouvelle tragédie s’inscrit dans un bilan humanitaire déjà catastrophique. Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a révélé vendredi que quelque 1.092 patients palestiniens sont décédés entre juillet 2024 et le 28 novembre 2025 dans la bande de Ghaza alors qu’ils attendaient une évacuation médicale. « Depuis octobre 2023, l’OMS et ses partenaires ont évacué de Ghaza plus de 10.600 patients souffrant de graves problèmes de santé, dont plus de 5.600 enfants nécessitant des soins intensifs », a précisé le responsable onusien dans un message sur les réseaux sociaux. M. Tedros a également appelé davantage de pays à accueillir des patients en provenance de Ghaza et demandé le rétablissement des évacuations médicales vers la Cisjordanie, y compris El-Qods occupée, insistant que « des vies en dépendent ». Après plus de deux ans d’agression génocidaire contre Ghaza, un cessez-le-feu fragile est entré en vigueur le 10 octobre, mais les évacuations sanitaires s’effectuent toujours au compte-gouttes. L’OMS indiquait il y a quelques semaines que plus de 16.500 habitants de Ghaza demeuraient en attente d’une évacuation sanitaire urgente, un chiffre qui ne prendrait en compte selon Médecins Sans Frontières que les patients officiellement inscrits, le nombre réel étant beaucoup plus élevé. Face à cette situation dramatique, Amnesty International a lancé un appel pressant à l’entité sioniste pour qu’elle lève immédiatement le blocus de Ghaza et permette l’entrée sans entrave des biens essentiels, des matériaux de réparation et de l’aide humanitaire, afin de prévenir de nouvelles pertes humaines et d’atténuer la crise humanitaire en cours. Cette exigence intervient alors que la communauté internationale est de plus en plus nombreuse à dénoncer la responsabilité de l’occupation dans l’aggravation délibérée de la catastrophe humanitaire que subit la population palestinienne de Ghaza, transformant une zone densément peuplée en véritable prison à ciel ouvert où même les phénomènes naturels se transforment en instruments de mort collective.
L.S.

