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De grandes ambitions industrielles

À l’occasion de l’inauguration de la 33e Foire de la production algérienne, le président de la RépubliqueAbdelmadjid Tebboune a annoncé l’arrivée imminente du premier train de minerai de fer de Gara Djebilet à Oran fin janvier, qualifiant cette réalisation d’étape historique pour le pays. Entre fierté des progrès industriels accomplis et avertissements fermes contre les spéculateurs, le chef de l’État a réaffirmé sa volonté de transformer l’économie algérienne tout en récupérant les fonds détournés par les anciens oligarques.

Le président de la République a profité de sa visite au Palais des expositions des Pins maritimes, jeudi, pour dresser un tableau ambitieux de la transformation économique en cours. Accompagné du Premier ministre Sifi Ghrieb et de membres du gouvernement, Abdelmadjid Tebboune a parcouru les stands d’une foire qui enregistre cette année une participation record des entreprises publiques et privées, témoignant d’un dynamisme industriel retrouvé.

Un projet sidérurgique historique

L’annonce la plus retentissante est venue au stand du groupe sidérurgique Tosyali. Le Président a annoncéque le minerai de fer extrait de la mine de Gara Djebilet, près de Tindouf, sera acheminé vers Oran par rail sur une distance de près de 2000 kilomètres. « C’est une étape historique, car pour la première fois depuis le recouvrement de la souveraineté nationale de l’Algérie, du minerai de fer sera acheminé vers Oran », a-t-il déclaré avec emphase. Le premier convoi est attendu fin janvier prochain, marquant le début d’une nouvelle ère pour l’industrie sidérurgique nationale. Cette réalisation s’inscrit dans une stratégie plus large visant à positionner l’Algérie comme un acteur majeur de la production d’acier. Le président de la République n’a d’ailleurs pas manqué d’interpeller l’Union européenne sur les restrictions imposées à l’acier algérien. « Il faut que l’Union européenne ouvre son marché à l’acier algérien de grande qualité, sans restrictions », a-t-il insisté, réclamant la réciprocité alors que l’Algérie accorde un traitement préférentiel aux produits européens. Le complexe Tosyali, qui réalise un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars et exporte vers 25 pays, se heurte en effet à des quotas européens qu’il épuise en quelques jours alors que la demande est forte.

L’industrie militaire, un modèle de réussite

Au pavillon de l’industrie militaire, le président a salué les performances remarquables du secteur. « L’industrie militaire incarne le patriotisme et allie qualité, technologies de pointe et autosuffisance », a-t-il affirmé, la qualifiant de levier de la production algérienne en constante progression. Le taux d’intégration nationale élevé et le recours massif aux intrants locaux ont particulièrement retenu son attention. Il a également souligné l’importance de la coopération entre l’industrie militaire, les universités et les start-up pour accompagner les grands projets stratégiques du pays.

L’industrie pharmaceutique algérienne a également été mise à l’honneur. Le président s’est dit fier du niveau atteint par les différents acteurs, citant notamment le laboratoire LDM qui fabrique plus de 100 médicaments et emploie 900 personnes. Il a lancé un appel aux responsables du secteur pour établir des contacts avec les pays africains afin que l’Algérie devienne le principal fournisseur de vaccins sur le continent. « Plusieurs laboratoires ne produisent pas ces vaccins en raison de leur faible rentabilité », a-t-il expliqué, réaffirmant l’engagement de l’Algérie aux côtés de l’Afrique dans la lutte contre les maladies.

Guerre ouverte contre les spéculateurs

Le ton est monté au stand du groupe laitier Giplait. Le président a exprimé sa colère contre les commerçants qui détournent le lait subventionné. « Aujourd’hui, nous savons que la spéculation n’est pas due à la pénurie, elle est parasitaire », a-t-il regretté, dénonçant des pratiques où les produits subventionnés sont revendus sous la table au double de leur prix. Son avertissement a été sans équivoque : « Ces gens-là, la justice les attend. Celui qui sera pris en train de faire de la spéculation sur les produits alimentaires subventionnés le regrettera toute sa vie. »  Il a demandé à Giplait, dont les 16 filiales produisent 7 millions de litres de lait par jour couvrant 52% de la demande nationale, de jouer pleinement son rôle de service public. « Là où vous constatez un manque, vous inondez. Nous, on est là pour compenser ce qu’il y a à compenser », a-t-il promis, assurant le soutien de l’État pour contrer la spéculation.

La traque des fonds détournés se poursuit

Au stand d’Agrodiv, holding publique qui a récupéré 37 entreprises confisquées aux anciens oligarques, le président a réaffirmé sa détermination à récupérer les fonds détournés. « Pour l’argent caché aux Îles Vierges ou ailleurs, son jour viendra », a-t-il lancé, évoquant les milliers de milliards de dinars détournés par le passé. Il s’est félicité du travail accompli par le Premier ministre Sifi Ghrieb, qui était ministre de l’Industrie : « C’est lui qui a récupéré la majorité des entreprises. » Les 35 unités d’Agrodiv fonctionnent aujourd’hui à pleine capacité, préservant tous les emplois et même en créant de nouveaux.

Le président a également encouragé la jeunesse innovante, s’arrêtant devant un jeune entrepreneur de Sidi Bel Abbès dont la start-up opère dans l’industrie mécanique avec un taux d’intégration de 70%. Il a assuré ces jeunes entrepreneurs du soutien de l’État, notamment en termes de prêts bancaires et de foncier.

Cette visite à la Foire de la production algérienne a confirmé la volonté du président Tebboune de faire de l’industrie nationale un pilier de la souveraineté économique, tout en montrant sa fermeté face aux pratiques qui nuisent à l’économie et au pouvoir d’achat des citoyens.

Amar Malki

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