Film sur l’Émir Abdelkader : Un projet stratégique pour rayonner à l’international
Le conseiller auprès de la ministre de la Culture et des Arts, Abdelkader Djemaa, a qualifié dimanche le film sur l’Émir Abdelkader de projet national stratégique de haut niveau, destiné à renforcer l’image de l’Algérie comme destination internationale pour les tournages cinématographiques et à attirer des compétences mondiales dans les domaines de la réalisation et de la production.
Invité à s’exprimer sur les ondes de Radio algérienne, Abdelkader Djemaa a révélé que ce projet bénéficie d’un suivi direct des plus hautes autorités du pays. Le président de la République a donné des directives précises concernant le contenu du film et l’image qu’il doit véhiculer du fondateur de l’État algérien moderne. Selon le conseiller, la figure de l’Émir transcende les représentations habituelles et mérite un traitement cinématographique à la hauteur de sa stature historique. « La personnalité de l’Émir Abdelkader est exceptionnelle à tous égards, combattant, humaniste, diplomate, et organisateur d’un État sous tous ses aspects, et cet aspect doit apparaître dans le film », a déclaré Abdelkader Djemaa, insistant sur la nécessité de rendre justice à la complexité du personnage historique. Cette vision présidentielle guide l’ensemble du processus créatif, de l’écriture du scénario jusqu’à la réalisation finale. Le conseiller a tenu à préciser que le projet ne vise pas à produire un documentaire historique classique, mais bien un film cinématographique répondant aux standards internationaux, alliant créativité, imagination et rigueur historique. Cette ambition nécessite la mobilisation de talents exceptionnels et une approche professionnelle rigoureuse. La phase actuelle se concentre sur l’écriture du scénario, après un travail préparatoire mené par une commission spécialisée composée d’historiens et de cinéastes.
« La première étape est celle de l’écriture du scénario, et actuellement il y a des contacts avec des scénaristes de niveau mondial pour commencer la réalisation du scénario, qui est la première étape dans la réalisation de cette œuvre », a expliqué Abdelkader Djemaa, soulignant l’importance de cette phase fondamentale dans la construction du projet. Le recours à des scénaristes de renommée internationale témoigne de l’ambition du projet et de la volonté de produire une œuvre de classe mondiale.
Sur le plan des infrastructures, le conseiller a annoncé que la cité du cinéma de Tinerkouk est désormais opérationnelle et prête à accueillir des productions cinématographiques. Cette installation représente un levier concret pour la réussite des grands projets, en premier lieu le film sur l’Émir Abdelkader. « À Tinerkouk, la partie aménagement a été réalisée, le fort ou la citadelle ou le lieu est prêt. Concrètement, Tinerkouk est prête à accueillir les producteurs et à recevoir les œuvres cinématographiques dès maintenant », a-t-il affirmé, précisant que les opérations d’équipement technique se poursuivront durant l’exercice financier prochain.
Au-delà du projet cinématographique, Abdelkader Djemaa a replacé l’initiative dans une vision plus large de la politique culturelle nationale. Il a souligné que la culture constitue l’une des priorités fondamentales de la politique générale de l’État, en tant qu’élément déterminant dans la protection de l’identité nationale et le renforcement de la cohésion sociale. La diversité culturelle et linguistique de l’Algérie représente un capital civilisationnel qu’il convient de valoriser selon une vision institutionnelle claire.
Le conseiller a expliqué que le ministère de la Culture et des Arts adopte une approche globale basée sur l’inventaire continu du patrimoine matériel et immatériel. Cette mission permanente englobe les monuments historiques, les manuscrits, l’artisanat traditionnel, les savoir-faire techniques, ainsi que les coutumes, traditions et pratiques culturelles transmises de génération en génération. Chaque région d’Algérie constitue un espace culturel à part entière qui mérite documentation, transcription et protection.
Dans ce cadre, le ministère a réalisé des avancées notables dans la numérisation des manuscrits, avec le traitement et la numérisation de dizaines de milliers de documents à travers des centres spécialisés, particulièrement dans le Sud algérien. De nouvelles bibliothèques continuent d’être découvertes et intégrées dans le processus de sauvegarde et de valorisation, parallèlement à l’élaboration de dossiers concernant le patrimoine immatériel, le costume traditionnel et les éléments culturels d’extension historique.
Mohand Seghir

