Culture

Festival national du théâtre professionnel : Hommage à Abdellah Hamlaoui

La 18e édition du Festival national du théâtre professionnel a ouvert ses portes lundi soir au Théâtre national algérien Mahiéddine-Bachtarzi à Alger, en présence de la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, rendant hommage au dramaturge et metteur en scène Abdellah Hamlaoui, figure emblématique du théâtre amateur algérien. Placée sous le slogan « le théâtre réduit les distances », cette édition propose jusqu’au 1er janvier 2026 18 spectacles en compétition, huit représentations hors compétition, des performances de théâtre de rue, ainsi que des masters class et conférences thématiques.

La cérémonie inaugurale s’est déroulée en présence du président de l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’Audiovisuel, Amar Bendjedda, et de la directrice de la culture de la wilaya d’Alger, Yamina Bendaoud. Dans son allocution d’ouverture, Malika Bendouda a retracé l’histoire de l’action théâtrale en Algérie et son évolution portée par de grandes figures du quatrième art, citant notamment les regrettés Mohamed Touri, Ould Abderrahmane Kaki, Abdelkader Alloula, Azzeddine Medjoubi et M’Hamed Benguettaf. L’hommage à Abdellah Hamlaoui, personnalité centrale de cette édition, a pris une dimension particulièrement émouvante avec la projection d’un court documentaire retraçant les soixante années d’un parcours artistique singulier. Ce film a permis au public de mesurer l’ampleur de la contribution de cet artiste au développement du théâtre algérien. La ministre, accompagnée du directeur du Théâtre national algérien, Mohamed Yahiaoui, a ensuite rendu un hommage personnel au dramaturge, soulignant son rôle déterminant dans la formation de plusieurs générations de comédiens et dans le renouvellement des formes théâtrales en Algérie. Le jury de la compétition officielle, qui aura la lourde tâche d’évaluer les 18 spectacles en lice, a été présenté au public. Présidé par le dramaturge et metteur en scène Noureddine Amroune, il compte parmi ses cinq membres le célèbre comédien Athmane Bendaoud et le dramaturge et metteur en scène Haroun El Kilani, garantissant ainsi une expertise reconnue dans l’appréciation des œuvres présentées durant ce festival qui s’annonce riche en découvertes. Le spectacle inaugural « El Waratha » (Les Héritiers), conçu par Tounès Ait Ali, a marqué les esprits par son ambition et sa dimension fédératrice. Cette création originale réunit une quarantaine de jeunes comédiens en devenir, encadrés dans le cadre de Masters Class par des artistes professionnels de renom tels que Linda Sellam, Amel Menighed, Abbasia Madouni, Faïza Amel et Djallal Kherroubi, également distribués dans ce spectacle. Cette approche pédagogique illustre parfaitement la vocation du festival de transmettre les savoirs et les techniques théâtrales aux nouvelles générations. La mise en scène de « El Waratha » s’appuie sur une équipe technique soigneusement sélectionnée par Tounès Ait Ali, avec notamment Mohamed Rebbani comme élève-assistant à la mise en scène et comédien, le chorégraphe Youcef Meftahi, le scénographe Zine El Abidine Khettab, qui a également collaboré avec Youcef Retim et Mokhtar Hocine dans l’atelier sons et musique. La pièce est construite sur des extraits de textes qui ont marqué l’évolution et l’histoire du Théâtre national algérien, offrant ainsi une réflexion sur l’héritage théâtral algérien et sa transmission.

Le critique d’art et académicien Mohamed Lamine Bahri a assuré le travail de sélection et d’assemblage de ces extraits pour élaborer le support final servant de scénario. Cette œuvre chorale, structurée en six tableaux, aborde les préoccupations majeures de la jeunesse algérienne contemporaine. Les jeunes comédiens, parmi lesquels Zina Cherkit, Rabie Cherrared, Imadeddine Merazka, Sidali Rahim, Hichem Zoubiri, Said Benferhat, Tamer Kessira, Massi Lemaci, Aymen Chikhi, Yasmine Boualem, Mariane Massila, Salsabil Boutchicha et Rania Mebarek, ont donné vie à une trame évoquant des thèmes aussi variés que la condition féminine, la question palestinienne avec Gaza et le continent africain. Le spectacle inaugural a également fait la part belle au théâtre régional avec l’intervention remarquée du Théâtre régional de Constantine, qui a restitué quelques extraits de l’œuvre monumentale d’Abdellah Hamlaoui. Cette séquence, interprétée de façon époustouflante par Allaoua Zermani, Adel Hamlaoui, Ali Aissaoui, Hakim Dekkar, Karim Boudechiche, Zoubir Izzem et Djamel Mezouari, a permis au public de redécouvrir la richesse du répertoire du dramaturge honoré, rappelant l’universalité de son œuvre et son ancrage profond dans les réalités sociales algériennes.

Mohand S.

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