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Sommet régional de Bagdad : L’Afghanistan et la « menace » de l’EI au menu

La « menace » posée par le groupe Etat islamique (EI) et la crise afghane se sont invitées hier à la conférence régionale qui s’est ouverte à Bagdad et qui s’est penchée sur les tensions irano-saoudiennes.

Par cette conférence régionale, l’Irak souhaite « désamorcer » les tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite, selon un conseiller de M. Kazimi. L’Irak, qui a déjà accueilli deux rounds de pourparlers à huis clos entre ses deux voisins depuis le début de l’année, veut devenir un hôte incontournable de la région.

Téhéran, Ryad et Ankara sont représentés par leurs ministres des Affaires étrangères à Bagdad. Sont également présents le président égyptien Sissi, le roi Abdallah II de Jordanie, l’émir du Qatar, entre autres responsables régionaux.

Après la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan et l’attentat jeudi à l’aéroport de Kaboul mené par une branche de l’EI – qui a fait des dizaines de morts parmi lesquels 13 soldats américains -, la lutte contre les terroristes doit aussi occuper une bonne part des débats.La situation en Irak est cependant différente de celle en Afghanistan. L’armée se battait il y a quatre ans encore avec la coalition internationale contre l’EI, avant de déclarer « victoire » fin 2017.Quatre ans plus tard, des cellules terroristes continuent de mener ponctuellement des attaques. Le dernier attentat suicide d’envergure revendiqué par l’EI a fait plus de 30 morts à Bagdad en juillet.

En Afghanistan, l’EI est « l’ennemi juré » des talibans, explique Rasha al-Aqeedi, chercheuse au Newlines Institute aux Etats-Unis, mais leur « victoire » en Afghanistan pourrait « galvaniser » l’EI, le poussant à « montrer qu’il est toujours bien présent » en Irak.Quelque 2.500 soldats américains sont toujours déployés en Irak. Ils se cantonneront officiellement à un rôle de « conseillers » des forces de sécurité irakiennes dès 2022.

Les relations de l’Irak avec l’Iran devraient également être évoquées lors de la conférence, autant que les tensions entre Téhéran et Ryad qui s’opposent notamment sur les conflits syrien et yéménite.La présence de leurs chefs de la diplomatie respectifs est déjà une « réussite », selon un conseiller du Premier ministre irakien.

Notons que les États-Unis ont mené hier une frappe de drone contre une cible du groupe État islamique en Afghanistan, au moment où le pont aérien à l’aéroport de Kaboul entre dans sa phase finale sous une tension extrême, avec le risque persistant de nouveaux attentats.Deux responsables sanitaires de l’ancienne administration afghane ont indiqué à l’AFP qu’environ 90 personnes amenées dans des hôpitaux de Kaboul étaient décédées, et 150 blessées. Certains médias locaux ont fait état d’un bilan de 170 morts.Le risque d’autres attentats persiste, selon Washington. « Nous estimons qu’il y a toujours (…) des menaces précises et crédibles », a prévenu vendredi John Kirby, le porte-parole du Pentagone. L’attachée de presse du président Biden, Jen Psaki, citant des experts sécuritaires, a estimé une autre attaque « probable ». Les prochains jours seront « la période la plus dangereuse à ce jour », a-t-elle ajouté.Vendredi soir, comme la veille de l’attentat, l’ambassade des États-Unis à Kaboul a demandé aux ressortissants américains de quitter « immédiatement » les abords de l’aéroport en raison de « menaces pour la sécurité ».Au total, environ 109.000 personnes ont été évacuées depuis le 14 août, veille de la prise de pouvoir des talibans à Kaboul, selon les derniers chiffres du gouvernement américain.L’Otan et l’Union européenne avaient appelé à poursuivre les évacuations malgré l’attentat.

R.I. avec AFP

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