Emploi, pouvoir d’achat et situation socioéconomique : Les députés veulent des mesures concrètes
Les débats autour du plan d’action du gouvernement présenté lundi par le Premier ministre, AïmeneBenabderrahamne, se sont poursuivis hier au sein de l’Hémicycle Zighoud Youcef. Des débats qui se sont caractérisés par la promptitude des députés à soumettre les préoccupations économiques et sociales au débat, notamment les questions liées au pouvoir d’achat, tout comme ils ont en majorité critiqué le manque de clarté en ce qui concerne les mécanismes opérationnels pour la concrétisation des objectifs énoncés. Ils ont ainsi demandé des objectifs chiffrés à réaliser dans des délais clairement définis. Des députés ont également clairement affiché leur opposition à la proposition du gouvernement qui prévoit un dispositif de transaction qui permettrait une réduction de peine aux oligarques en contrepartie de la restitution des avoirs volés.
Les députés ont affirmé que les programmes contenus dans le Plan du gouvernement « sont riches théoriquement » car ils « touchent tous les secteurs » et visent à renforcer la relance économique, bien que les conditions actuelles que traverse le pays nécessitent de tracer d’autres programmes d’urgence et en temps réel pour répondre aux besoins des citoyens ».
Le député Kamel Laouissat (Indépendants) a indiqué que le Plan d’action « n’a pas défini les priorités selon la réalité face à la crise du COVID-19, la flambée des prix et la détérioration du pouvoir d’achat du citoyen ».Il a recommandé « de remédier à certaines questions et priorités dans ce plan par l’élaboration de programmes d’urgence et d’autres à moyen et court termes conformément aux exigences du développement durable ».La députée Khadidja Belkadi (MSP) a estimé que « ce plan est incompatible avec ce qui se passe sur le terrain dans le contexte de la crise pandémique et la hausse des prix des produits alimentaires », appelant à « instaurer une commission d’enquête sur la question de la hausse des prix des produits de consommation ».Le député Brahim Saadelli (FLN) a inqdiqué que « le citoyen a perdu confiance en ses responsables et il faut œuvrer à ce qu’il la retrouve, en opérant des changements profonds dans tous les secteurs, mais aussi en augmentant son pouvoir d’achat ».
Quant à Seddik Bekhouche (FLN), il a précisé que « le plan d’action du Gouvernement n’a pas précisé le mode de récupération de la masse monétaire circulant dans le circuit parallèle, ni celui de régulation du marché de la devise ».Pour sa part, le député Afif Iblila (MSP) a mis en avant le contenu du Plan d’action du Gouvernement en dépit de l’absence de l’élément de délais de mise en oeuvre », ajoutant que « le Plan ne contient aucun plan économique à long termes ».
Le député Ibrahim Hadj Henni a estimé, quant à lui, que le Plan d’action du Gouvernement manque de mécanismes pour sa mise en oeuvre et ne cite pas les coûts et les délais de réalisation des projets et des programmes tracés ».
Le député Messaoud Kerma (FLN) a indiqué que la volonté politique du gouvernement pour le changement « ne saurait intervenir que par la moralisation de la vie publique, l’habilitation de la ressource humaine et la modernisation de l’administration », appelant à accorder davantage d’intérêt à la question du recrutement et de nomination dans des postes de responsabilités sur la base de la compétence.
Quant au député du Mouvement El Bina, Ahmed Belalem, il a relevé « des lacunes » dans le projet du plan du gouvernement, rendant son évaluation difficile.Pour sa part, le député Kamel Laouissat a insisté sur l’impératif de fixer les délais et déterminer les sources de financement destinées à la concrétisation des projets de développement que le Gouvernement envisage de mettre en oeuvre à travers son plan d’action, notamment en cette conjoncture marquée par le manque de ressources financières.
Chokri Hafed