Récupération des entreprises mises sous séquestre : Le processus accéléré
Le ministre de l’Industrie,Ahmed Zeghdar a annoncé, hier, à Alger que la récupération des entreprises publiques en cessation d’activités ou sous séquestre afin de reprendre leurs activités dans les plus brefs délais. Lors de son intervention à la réunion Gouvernement-walis, Ahmed Zeghdar a déclaré que «les activités des entreprises publiques et unités en arrêt sont en cours de relance, outre l’accélération de la récupération des sociétés sous séquestre pour qu’elles puissent reprendre leurs activités dans les plus brefs délais». Autrement dit, l’Etat va relancer l’activité de toutes les entreprises publiques en difficulté et celles des entreprises privées qui ont été mises sous séquestre judiciaire dans les affaires de corruption, à l’instar des sociétés du groupe ETRHB appartenant à Ali Haddad, celles du groupe KOUGC des frères Koulinef, la société Sovac de Mourad Eulmi, celles de Mahieddine Tahkout et du groupe agroalimentaire Amor Benamor, gérées actuellement par des administrateurs nommés par la Justice. Cette opération permettra, selon les spécialistes, de maintenir l’activité et des milliers de poste d’emploi de ces entreprises. Ces dernières activent dans plusieurs dont l’agroalimentaire, la construction, les travaux publics, l’hydraulique, l’automobile et les services.
Des contrats de performances pour les managers publics
Par ailleurs, le ministre de l’Industrie a souligné que «les contrats de performance et l’obligation de résultats seront généralisés au niveau des entreprises industrielles publiques en vue d’améliorer la gouvernance et activer le rôle de ces entreprises dans l’économie nationale». Intervenant sur le thème « Relance économique, équilibre régional, justice sociale », Ahmed Zeghdar a relevé que «le secteur industriel public fait face, dans le contexte économique actuel, à de nombreuses difficultés, d’où la nécessité d’une révision de ses mécanismes en vue d’activer son rôle dans l’économie nationale, particulièrement l’industrie». A cet effet, le ministre a annoncé l’adoption d’une batterie de mesures, notamment la généralisation des contrats de performances, l’obligation de résultat pour les dirigeants, outre le renforcement des conseils d’administration de compétences pluridisciplinaires soumises à une charte déontologique permettant ainsi d’intensifier le contrôle et traiter les crises de manière proactive. Il s’agit également d’accorder davantage de flexibilité aux responsables dans la gestion des entreprises publiques économiques tout en libérant l’esprit d’initiative, précise-t-il. Ceci dit, le ministère de l’Industrie œuvre en coordination avec d’autres secteurs à la promotion de l’exportation des produits industriels à travers l’amélioration des bases logistiques et l’accompagnement bancaire à l’étranger des entreprises exportatrices. Et pour cause, M. Ahmed Zeghdar a évoqué les ateliers ouverts par son département ministériel pour la réforme du cadre juridique et organisationnel régissant l’investissement. L’objectif étant de pallier aux lacunes de la législation actuelle et des difficultés relatives à l’investissement, et parvenir partant à améliorer l’attractivité de l’Algérie aux investissements nationaux et étrangers. A ce propos, le ministre a révélé que son secteur avait proposé «un avant-projet d’une nouvelle loi pour la promotion de l’investissement reposant sur la concrétisation de la liberté d’investissement, la simplification des procédures administratives, la facilitation de la création des entreprises, la garantie de la stabilité juridique». A cela s’ajoute, une restructuration des systèmes des mesures incitatives basés sur la participation du projet d’investissement dans le développement de l’économie nationale. Plus explicite, le ministre a expliqué que «ce projet de loi a inclus la révision des missions et l’organisation de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) à travers le renforcement de ses missions en l’érigeant en un véritable moteur pour attirer et orienter les investissements nationaux et étrangers en sus de la réforme de son guichet unique pour fournir des services plus efficaces aux investisseurs». Et d’ajouter : «cette nouvelle loi vise notamment la promotion des investissements et la consécration de la stabilité du système juridique à travers l’interdiction des modifications répétées à court terme, et ce, dans l’objectif de permettre à l’investisseur de bénéficier d’une vision prospective sur les court et moyen termes».
Concernant le foncier industriel destiné à l’investissement, Ahmed Zeghdar a annoncé l’introduction de modifications à son système juridique afin de lever les obstacles et faire face aux cas de blocage que connait l’opération d’octroi et de gestion du foncier industriel. Cette modification passe essentiellement, selon le ministre, par l’augmentation du niveau d’offre du foncier industriel à travers l’accélération de l’achèvement des travaux d’aménagement du programme des 50 nouvelles zones industrielles à travers le pays et la réalisation de nouvelles zones industrielles dans les Hauts Plateaux et le Sud.
Faiçal Bedjaoui