Ouverture hier du Sommet de l’Union africaine : Faire barrage à l’intrus sioniste
Le 35e Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine qui s’est ouvert hier dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, doit se pencher aujourd’hui sur la question de l’attribution, l’été dernier par le commissaire de l’UA, du statut d’observateur à l’entité sioniste. Une décision qui s’est faite sans consultation préalable des pays membres et de l’Organisation panafricaine et qui a suscité une véritable levée de boucliers au sein de l’UA. Une décision qui a été fermement rejetée par plusieurs Etats africains, l’Algérie et l’Afrique du Sud en tête qui ont été les premiers à dénoncer cette décision et qui ont réussi à introduire la question à l’ordre du jour du Sommet de l’UA. Alger et Pretoria ont d’ailleurs souligné la contradiction de la décision prise par Moussa Mahmat avec l’acte constitutif de l’Union africaine. En s’opposant catégoriquement à la décision prise unilatéralement par le président de la commission de l’union africaine, l’Algérie et l’Afrique du Sud ont parvenu à faire le poids en imposant cette question dans l’ordre du jour des travaux de cette 35e conférence de l’Union qui se tient dans la capitale éthiopienne, Addis Abbeba. De plus, cette décision prise en juillet 2021 par le tchadien Faki Mahamat en accueillant, en tant qu’observateur, l’entité sioniste dans l’organisation panafricaine a, à plus d’un titre, soulevé l’irritation de plusieurs pays africain. Remettant, de bout en bout, en cause cette mesure, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, qui représente le président de la République à ce sommet, avait vivement réagi à cette décision l’été dernier. Il a affirmé que le commissaire de l’UA «n’avait pas le droit de mettre en péril l’unité de l’organisation sur une question politiquement sensible sans le bénéfice de consultations préalables», soutenant qu’il s’agissait de l’entité sioniste « dont le comportement n’est pas conforme aux buts et principes de l’Union africaine». Le chef de la diplomatie algérienne a également déploré le fait que «le Maroc a mené campagne en faveur de ce statut alors que tous les pays arabes et africains membres de la Ligue arabe et de l’UA, de la Mauritanie jusqu’à l’Egypte, ont été contre l’octroi du statut d’observateur à Israël». Idem pour les pays africains qui ont réagi fermement contre la décision prise par le président de la Commission de l’UA. Il s’agit de l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Tanzanie et la Namibie qui ont estimé que «le fait d’accorder le statut d’observateur à une puissance occupante est contraire aux principes et objectifs de l’Acte constitutif de l’Union africaine», ont-ils argumenté. Le consensus est commun. Le rang des opposants à l’introduction de l’entité sioniste en tant que membre observateur continue à grossir mettant à mal le Makhzen et fragilisant également sa position. Au sein même du Maroc, les organisations de la société civile multiplient les actions et les appels afin de faire barrage à toute les démarches allant dans le sens de la politique de normalisation menée par le Makhzen. Les délégations permanentes auprès de l’Union africaine de sept pays arabes africains ont manifesté leur position en rejetant la décision prise par Moussa Faki Mahamat. Il s’agit de l’Algérie, l’Egypte, l’île Maurice, Tunisie, de Djibouti, Mauritanie et la Libye. Les sept délégations ont à même avisé la Commission de leur opposition à la décision «sensible» prise unilatéralement, et sans aucune concertation, par le président de cette instance. Les participants à une conférence régionale africaine organisée, tout récemment, par l’Observatoire de veille pour les droits de l’Homme et les causes justes ont été explicites en appelant «le 35e sommet regroupant les chefs d’Etats à annuler cette décision». «Cette mesure est contraire aux dispositions des statuts de l’UA et aux valeurs des peuples africains», ont-ils expliqué.
Salim Abdenour