L’ANP se dote d’un établissement dédié à la conception et la production des systèmes énergétiques : Consolider la souveraineté stratégique
L’Algérie consolide sa souveraineté dans les domaines économiques stratégiques et réduit sa dépendance aux équipements et services importés dans les secteurs économiques névralgiques. L’Armée nationale populaire joue, dans ce contexte, un rôle central. Ainsi, et après avoir investi dans l’industrie mécanique, l’industrie aéronautique, la construction navale et l’industrie électronique, entre autres, l’ANP s’attaque aujourd’hui à un secteur vital pour l’Algérie : l’énergie.
Le secteur économique de l’ANP vient de se doter d’un nouvel établissement dédié à l’ingénierie et la production des système énergétiques. Domaine dans lequel l’Algérie est particulièrement exposée aux services et équipements importés de l’étranger. En investissant dans ce domaine névralgique, l’ANP entend consolider les fondements de l’indépendance stratégique de l’Algérie.
En effet, le décret présidentiel n° 22-91 du 6 mars 2022 consacre la création d’un nouvel établissement dédié à la fabrication des systèmes énergétiques, mener des études d’engineering, la fabrication et la rénovation des systèmes énergétiques, en plus de participer à l’effort national de recherche-développement, vient d’être publié dans la dernière livraison du Journal officiel. Selon le même texte, cet établissement relève du secteur public. Il est créé sous la tutelle du ministère de la Défense nationale. Il est également à caractère industriel et commercial, relève du secteur économique de l’Armée Nationale Populaire. Il est baptisé au nom de «EPIC/EFSE», précise le décret présidentiel. Le même décret explique que cet établissement est doté «de la personnalité morale et de l’autonomie financière, rattaché au Ministère de la Défense Nationale, le MDN ». Etabli à Miliana, cet établissement comprend des filiales, d’unités et de directions de projets sur le territoire national, assumant des missions liées aux études, l’engineering, la fabrication ainsi que la rénovation des systèmes énergétiques, en plus des autres taches pour lesquelles il est habilité à entreprendre comme des opérations d’achat, d’importation et d’exportation pouvant se rattacher à son domaine et à son développement. Ledit établissement est également habilité à prendre part à l’effort national dans le cadre de recherche-développement lié à son objet, à l’application de la normalisation et de contrôle de qualité des matières, des semi-produits, des ensembles et des sous-ensembles dans le cadre de la promotion de l’économie nationale. L’EPIC/EFSE remplit également des fonctions liées à la prise en charge des sujétions de service public, en relation avec ses missions, et ce à la demande du MDN, ou tout autre secteur de l’Etat. Dans l’un des chapitres du décret présidentiel contenu dans le dernier numéro du Journal officiel, ledit établissement est qualifié à prendre des participations dans des sociétés et établir tout accord de partenariat.
Ce nouvel établissement s’ajoute aux industries mécaniques militaires entrant dans le cadre d’une stratégie visant à remplacer les intrants importés par d’autres de fabrication locale.
L’Armée s’est lancée récemment dans la fabrication de panneaux solaires, un nouveau projet portant sur la dotation en électricité des zones enclavées et celles situées dans les frontières, au sud du pays. L’Epic mise en place dispose de plusieurs activités annexes spécialisées dans la fabrication des groupes électrogènes (3 à 1250 KVA), mobiliers paramédicaux et fixateurs orthopédiques, produits de quincailleries, pièces de rechange pour machines, outils de carbures, produits de fonderie, les articles mécaniques, barrières escamotables. L’ANP a développé les industries mécaniques et a mis en œuvre la stratégie d’intégration industrielle, en vue d’être en mesure de concrétiser une économie prospère et une réduction sensible de la facture d’importation, tout en préservant la devise. La nouvelle vision adoptée vise à regrouper de nouveau certaines entreprises publiques économiques dans le but de créer une plateforme industrielle mécanique nationale sous forme d’une série globale et intégrée des activités stratégiques indispensables à l’intégration des pièces et intrants essentiels importés de l’étranger. Cette série s’étend de la plomberie, la carrosserie et des plaquettes métalliques à la fabrication intégrale avec toute sa fourniture, conformément aux standards mondiaux imposés par les partenaires technologiques de l’ANP. Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme de développement, l’ANP a misé sur l’exploitation des sites fermés ou en cours de fermeture à travers le territoire national, afin d’instaurer cette base industrielle nationale à même d’éviter le réinvestissement dans les infrastructures. L’ANP investie dans plusieurs secteurs économiques comme le montage de véhicules, Groupe de promotion de l’industrie mécanique, la rénovation des matériels aéronautiques, la construction d’infrastructures, la construction navale, l’industrie de textile, réalisation d’armement léger, fabrication de munitions petits calibres et grenades à main, réalisation de systèmes de vidéosurveillance, un laboratoire d’étalonnage un centre de production de maintenance d’équipements de guerre électronique disposant de plusieurs chaînes de montage.
L’industrie militaire s’impose aujourd’hui comme tête de pont pour le maîtrise des nouvelles technologies et process industriels, qui lui permet de devenir l’une des armées les plus modernes du monde. Elle s’impose aussi et surtout en tant que locomotive du développement industriel national et de la relance économique. Un rôle que le Premier ministre Aïmène Benabderrahmane lors de la dernière Foire de la production nationale tenue en décembre. d’ailleurs, la Direction des fabrications militaires au ministère de la Défense Nationale compte 11 entreprises et 28 filiales dans différents secteurs industriels et emploie plus de 25.000 personnels civils économiques. L’industrie militaire mise aussi sur le développement de la sous-traitance avec les PME et les start-ups afin d’augmenter les taux d’intégration nationale.
Salim Abdenour