Tahar Boulanouar, président de l’ANCAA : Le poulet coûtera entre 300 et 400 dinars le kilo
Intervenant dans une émission de la radio locale de la wilaya de Sétif, le président de l’Association nationale des commerçants et des artisans algériens (ANCAA) a incombé la hausse des prix des produits alimentaires à plusieurs facteurs dont notamment la pandémie du Covid 19 qui a provoqué la hausse des prix au niveau international. Tahar Boulanouar a également cité comme cause de cette hausse, la sécheresse ainsi que la réduction des importations décidée par les pouvoirs publics. La spéculation, la rumeur et l’intox sont également, pour l’intervenant, des causes à avoir été derrière ce phénomène.
Cependant, la crise des prix actuelle, rassure Boulanouar, « ne peut pas avoir des répercussions sur les prix des produits alimentaires étant donné ». Et d’expliquer que « l’Algérie qui a payé en 2021 ses achats en la matière possède un stock suffisant jusqu’à la fin de l’année 2022. Ce qui éloigne le spectre de la pénurie ». A ce même sujet justement, le président de l’ANCAA a fait remarquer que « la pénurie des produits de base comme la farine et la semoule dont on parle n’existe que dans les magasins car chez les ménages, ces denrées sont disponibles selon les données obtenues par l’association ». Dans son intervention, Boulanouar a consacré une grande partie au phénomène de la pénurie qui, selon lui, « ne doit pas apparaître étant donné la disponibilité des produits ». « Les citoyens ne devraient pas céder aux rumeurs et à l’intox qui pourraient les conduire à se ruer sur les magasins et créer ainsi une grande demande brusque et faire émerger la pénurie en favorisant les comportements nocifs de la spéculation et du stockage illicite » rappelle-t-il. Boulanouar a déploré à cet effet « l’achat de grandes quantités de semoule et de farine par des ménages qui ont dû les jeter dans des décharges ». Abordant le volet des solutions, Boulanouar préconise de « multiplier » les points de ventes parallèlement au « durcissement de la surveillance des réseaux pour traquer sans relâche les spéculateurs mais aussi un plus grand sens de mesure du citoyen qui ne doit pas favoriser ces phénomènes par son comportement ». L’intervenant a également recommandé la hausse de la production des pommes de terre étant donné, estime-t-il, que « les millions de tonnes cueillis chaque année ne sont plus suffisantes pour couvrir la demande nationale ». Par ailleurs, Boulanouar qui s’est dit optimiste quant à l’impact positif des mesures prises par le président de la République, la promulgation, notamment, de la loi sur l’investissement, n’a pas manqué de rappeler l’impact positif des mesures d’encouragement prises récemment au bénéfice des mille boulangers activant sur le territoire national à l’instar des mesures fiscales et la facilitation de l’acquisition des équipements. Une filière qui produit quotidiennement entre 35 et 40 millions de baguettes, indique-t-il. Il précisera qu’au chapitre des viandes rouges « la demande nationale dépasse l’offre qui est, elle, estimée à 800 ou 900 mille tonnes chaque année ». Chaque mois de Ramadhan, ajoute Boulanouar, « la demande nationale sur les viandes rouges se situe entre 120 et 130 milles tonnes ». Ce qui explique la décision du ministère de l’Agriculture de mettre sur les marchés quelque 40 mille tonnes de viande blanche en plus des quantités de viandes rouges et autres pour permettre de stabiliser les prix entre 300 et 400 dinars le kilo.
Kamel Nait Ameur