Conflit en Ukraine : Marioupol quasiment sous contrôle russe
Les forces russes ont par ailleurs annoncé avoir bombardé dimanche une nouvelle usine d’armement près de Kiev, pour le troisième jour consécutif, mettant à exécution leur menace d’intensifier leurs frappes contre la capitale ukrainienne après la destruction du fleuron de leur flotte en mer Noire.
A Marioupol, que les forces russes affirment contrôler presque entièrement au terme de combats acharnés, à l’exception d’une poche de résistance. Le ministère russe de la Défense avait demandé aux derniers combattants ukrainiens retranchés dans le complexe métallurgique d’Azovstal de cesser les combats dimanche à 06H00 heure de Moscou (03H00 GMT), et d’évacuer les lieux avant 13H00 (10H00 GMT). « Tous ceux qui auront abandonné les armes auront la garantie d’avoir la vie sauve », a assuré le ministère sur Telegram. « C’est leur seule chance ». Or l’ultimatum a expiré et Moscou a accusé Kiev d’avoir « interdit des négociations pour la reddition » de ses troupes, selon le ministère russe de la Défense. Au petit matin dimanche, l’état-major ukrainien avait indiqué que des frappes aériennes avaient été menées sur la ville par les Russes, notamment depuis la région de Donetsk. Il a également mentionné « des opérations d’assaut près du port », sans autres détails.
La prise de cette cité serait une victoire importante pour les Russes car elle leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d’Azov en reliant la région du Donbass à la Crimée annexée en 2014.
Au cours des trois derniers jours, les forces russes ont mené plusieurs frappes sur des usines militaires à Kiev et dans sa région, à la suite de la destruction du croiseur Moskva en mer Noire. Les Ukrainiens affirment être à l’origine de son naufrage grâce à leurs missiles antinavires Neptune. Le Pentagone a abondé, précisant que le navire russe avait été touché jeudi par deux missiles ukrainiens. Une version que les autorités russes n’ont pas officiellement entérinée, évoquant simplement un incendie ayant provoqué l’explosion de munitions à bord du bâtiment qui a sombré quelques heures plus tard lors de son remorquage. Cependant Moscou a prévenu qu’il allait intensifier ses frappes contre la capitale ukrainienne. Une frappe russe a touché vendredi un complexe de la région de Kiev produisant des missiles Neptune. Et samedi une personne a été tuée et « plusieurs » ont dû être hospitalisées à la suite d’une frappe contre un complexe industriel du quartier de Darnytsky, dans la périphérie de Kiev, qui fabrique notamment des chars, a annoncé le maire de la capitale Vitali Klitschko. Dans la région méridionale ukrainienne d’Odessa, « la défense antiaérienne russe a abattu en vol un avion de transport militaire ukrainien, livrant un important lot d’armes fournies à l’Ukraine par des pays occidentaux », a de son côté affirmé samedi le ministère russe de la Défense.
Notons que selon des quotidiens américains, la Russie a adressé cette semaine aux Etats-Unis une plainte formelle avertissant le gouvernement américain de « conséquences imprévisibles » suite à son aide militaire en forte hausse à l’Ukraine. Selon cette note diplomatique, Moscou avertit les Etats-Unis et l’Otan contre l’envoi d’armes « plus sensibles » à l’Ukraine, jugeant que de tels équipements militaires mettaient de l' »huile sur le feu » et pourraient provoquer des « conséquences imprévisibles », a rapporté le Washington Post. Cet avertissement a été fait alors que le président américain Joe Biden a promis une nouvelle aide militaire d’une valeur de 800 millions de dollars à l’Ukraine, dont des hélicoptères et des véhicules blindés de transport de troupes.
Pour sa part, l’Union européenne examine une nouvelle batterie de sanctions à Moscou en prenant le soin d’éviter le secteur énergétique russe. Les prochaines sanctions que l’Union européenne (UE) imposera à la Russie viseront les banques, en particulier Sberbank, ainsi que le pétrole, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à un journal allemand. « Nous nous penchons davantage sur le secteur bancaire, notamment sur Sberbank qui représente 37% du secteur bancaire russe. Il y a également les question énergétiques », a déclaré Ursula von der Leyen au journal dominical Bild am Sonntag, qui lui demandait de détailler les points clés des nouvelles sanctions.
R.I. avec agences