Crise libyenne : « L’Algérie joue un rôle important »
Le Chef du Gouvernement d’unité nationale de Libye, Abdelhamid Dbeibah, a effectué une visite à Alger. Une visite qui intervient dans un contexte où la situation politique se complique en Libye et où l’Algérie pourrait jouer un rôle majeur dans la relance des efforts de réconciliation et dialogue interlibyens ainsi que du processus devant aboutir à l’organisations d’élections générales à même de doter la Libye d’institutions légitimes et mettre fin à une crise qui dure depuis plus d’une décennie.
C’est dans ce contexte que le Chef du Gouvernement d’unité nationale de Libye a abordé cette question, entre autres dossiers avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors de l’audience que ce dernier lui a accordée.
Abdelhamid Dbeibah a déclaré à l’issue de l’audience a indiqué avoir évoqué avec le Abdelmadjid Tebboune, « plusieurs dossiers dont notamment la principale question de la tenue des élections en Libye, dans les plus brefs délais ». « Nous avons présenté la vision du gouvernement (d’Unité nationale, NDLR) vis-à-vis de ce projet important qui consiste à passer de la phase de la transition à la stabilité, et que le peuple libyen puisse désigner lui-même ses représentants», a-t-il précisé avant d’ajouter qu’il abordé « le rôle important de l’Algérie, en plus, d’une la possibilité de tenir une réunion regroupant les ministres des affaires étrangères ». Selon Abdelhamid Debaiba, la rencontre également permis d’examiner la question liée à la coopération économiques entre les deux pays, notamment dans les secteurs du pétrole, du gaz en prenant en compte l’actuelle conjoncture mondiale, la hausse de la production, la concertation dans la maîtrise des prix et de la commercialisation. Concernant la situation qui prévaut en Libye, le premier ministre libyen a déclaré que «le Gouvernement va adopter des mesures répressives vis-à-vis des spoliateurs des richesses du peuple libyen alors que la décision est souveraine, internationalement reconnue».
Il faut rappeler dans ce contexte que la visite en Algérie du Chef du Gouvernement d’unité nationale de Libye est intervenue au lendemain de la suspension, par la compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC), de la production sur le champ pétrolier d’Al-Fil, et qui y a déclaré le cas de force majeur après l’intrusion d’un groupe d’individus sur le site, lesquels individus exigent l’entrée en fonction du gouvernement parallèle désigné par le Parlement de Tobrouk. Notons que la situation en Libye s’enlise dans la crise après le report des élections générales prévues initialement au mois de décembre dernier. Des élections qui devait couronner le processus entrepris dans le cadre du Forum de dialogue interlibyen sous l’égide de l’ONU et en application des recommandations de la conférence de Berlin sur la Libye. Depuis ce report, la situation politique se complique, le Parlement de Tobrouk à l’Est ayant décidé d’un retrait de confiance au Gouvernement d’unité nationale reconnu par l’ONU et de désigner un gouvernement parallèle conduit par l’ancien ministre de l’intérieur Fathi Bachagha au mois de février dernier. Il y a quelques jours, les éléments du Maréchal Haftar qui contrôle l’Est de la Libye ont annoncé leur retrait du dialogue 5+5.
Notons dans ce contexte que l’Algérie a toujours soutenu le principe d’une solution politique à la crise qui passe la réconciliation et le dialogue entre les Libyens, en privilégiant les intérêts du peuple libyen et qui doivent aboutir à la tenue d’élection à même de doter la Libye d’institutions légitimes. Elle plaide aussi pour le dialogue et la concertation avec les pays du voisinage dans le cadre d’un processus qui soutienne une sortie de crise tout en traitant la question du respect de l’embargo sur les armes en Libye, la fin de l’intervention étrangères et le départ des mercenaires étranger du sol libyen dans un cadre organisé et concertée qui permette de préserver la sécurité de l’ensemble de la région.
Salim Abdenour