Perspectives économiques de la Banque mondiale : Un taux de croissance de 3,2 % en Algérie
La Banque mondiale vient de publier sa mise à jour pour les perspectives de l’économie mondiale pour cette année. L’institution de Bretton Woods qui agite la menace d’une stagflation, estime cependant que la croissance devrait demeurer solide dans les pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), à l’image de l’Algérie où le taux de croissance devrait atteindre 3,2% contre 3,9 en 2021. Cependant, ce taux devrait reculer à 1,3% en 2023 et 1,4% en 2024, prédit la Banque mondiale.
Plus globalement, la BM estime que certaines économies de la région MENA ont eu du mal à renouer avec la reprise avec la croissance pandémie de covid-19, une reprise sapée par la flambée des variants Omicron et d’ajouter que la fin des mesures de stimulus monétaires dans les pays avancés n’est pas sans impact pour les pays de la région notamment en ce qui concerne le tourisme et le commerce. La BM ajoute que la survenance du conflit en Ukraine a eu impact différencié sur les pays exportateurs de pétrole et ceux importateurs de pétrole. Ainsi, dans les pays exportateurs de pétrole, où les taux de vaccination sont en général plus élevés, « la hausse des cours du pétrole et de la production a contribué à consolider une reprise robuste, en partie contrebalancée par la hausse des prix des denrées alimentaires et du coût des emprunts », explique le rapport. Du côté des importateurs de pétrole, le fragile rebond a été compromis par la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie, le renchérissement du crédit et l’affaiblissement de la demande extérieure. Les séquelles de la pandémie, en termes de pertes d’emplois et d’endettement, sont toujours présentes. En Égypte, la forte croissance du premier semestre de l’exercice budgétaire s’est brusquement ralentie dans un contexte d’inflation croissante, quand la hausse des prix à la consommation a de nouveau atteint des taux annuels à deux chiffres, amputant les revenus des ménages et détériorant la compétitivité des entreprises explique l’institution de Bretton Woods qui a joute que me Maroc subit une nouvelle période de grave sécheresse qui pénalisera la production agricole. En partant de ces données, l’institution de Bretton Woods table sur une croissance moyenne dans la région à 5,3 % en 2022, soit le rythme le plus rapide depuis une décennie, « mais elle masque des situations très hétérogènes et une tendance à la baisse, avec un brusque ralentissement attendu en 2023 et 2024 dans toute la région » explique-t-elle. Et d’ajouter que « le rebond actuel est principalement imputable à la forte croissance des pays exportateurs de pétrole, stimulée par la hausse de leurs recettes, et à la régression généralisée des effets néfastes de la pandémie dans les pays largement vaccinés.
La production des importateurs de pétrole devrait augmenter de 4,1 % en 2022, soit une révision à la baisse de 0,5 point de pourcentage, avant de s’accélérer à 4,4 % en 2023. Au Maroc, la croissance devrait accuser un net ralentissement, à 1,1 % en 2022, les effets conjugués de la sécheresse et de la guerre en Ukraine.
Samira G.