Ambition démesurée
« L’ambition est le dernier refuge de l’échec » disait Oscar Wilde. Et depuis que j’ai lu cette maxime je n’ai eu de cesse d’avoir à l’esprit toute cette faune humaine qui s’agglutine et se bouscule au portillon du palais. Encostumée et prête à l’emploi, sa composante se hâte à prendre d’assaut les plus illustres institutions pour ensuite se frayer un chemin jusqu’en haut des cimes pour ensuite se pavaner en s’affichant face aux caméras. De chômeurs on peut, comme par magie, se voir propulser à de hautes fonctions. C’est Hollywood sans sa montagne. Il suffirait d’un costume et d’un coup de pousse pour réaliser ses plus folles ambitions. Oscar Wilde se serait-il donc trompé en lançant sa fameuse phrase ? L’écrivain irlandais aurait-il parlé trop vite et sans connaitre ce pays de cocagne qui est le mien ignorant qu’en Algérie, la patrie de la fringale, l’ambition est encore plus boulimique quand elle est démesurée et qu’elle est loin d’être « le dernier refuge de l’échec » mais parfois juste le chemin qui mène au bagne. L’exemple d’hommes politiques emprisonnés pour avoir été aveuglés par leur ambition n’aura pas suffi à faire taire cette hargne de vouloir coute que coute parvenir…à se prendre en photo derrière un président, histoire de faire genre ou même d’influencer certaines âmes sensibles et rongées par la même ambition. Et là, je mesure la portée de la maxime d’Oscar Wilde et me dire qu’il ne sert à rien de courir, il faut juste partir à point !