Avec une dette de plus de 70 milliards USD et un dirham qui s’effondre : Le Maroc s’enfonce dans la crise
Le Maroc vit une crise multidimensionnelle qui ne va qu’en s’aggravant. Malgré toutes les tentatives du régime du Makhzen d’enjoliver la situation, les faits sont têtus. En sus d’une crise politique latente sur fond de guerre de succession au moment où l’état de santé du roi Mohamed VI ne fait que se dégrader, le Maroc fait face à de sérieuses difficultés économiques qui alimente la contestation sociale qui se mue en contestation politique. Il est que si les difficultés économiques sont là et affectent les ménages marocains de plein fouet, les politiques antisociales du Gouvernement Akhanouche, la corruption qui s’est imposé en mode de fonctionnement au sein du Makhzen et qui a marqué de son empreinte ses rapports avec ses partenaires européens, et la normalisation contre-nature avec l’entité sioniste sont considérés par les Marocains comme une atteinte à leur dignité. Ils se révoltent et bravent les tentatives du régime du Makhzen d’étouffer cet éveil des consciences dans un répression sans aucune mesure.
Si le régime marocain est acculé en raison de la crise interne et de l’isolement dans lequel il s’enfonce sur le plan diplomatique, il est loin d’être au bout de ses peines, car la crise se complique, d’autant plus que lourdement endetté, le Makhzen ne voit d’autre voie de recours que de s’endetter encore plus ce qui pèse sur la valeur du dirham qui s’effondre, ce qui affectera assurément le taux d’inflation. Une situation qui risque de s’aggraver encore, au moment où le resserrement des taux des grandes banques centrales et le renchérissement du dollar menace d’alimenter une récession dans un tiers des économies du monde et d’induire une grave crise de la dette notamment au sein des pays à revenu intermédiaire importateurs d’énergie, ce qui est d’ailleurs le cas du Maroc.
En effet, le 17 janvier, le dirham marocain s’est crashé et a perdu 75% de sa valeur. Mais au lieu de reconnaître l’existence d’un réel problème, le régime marocain s’emprisonne dans ses logiques kafkaïennes et préfère accuser l’Algérie -encore elle- de « mener un processus extérieur » pour affecter la valeur du dirham. Ce qui est en soit un non-sens, un propos qui ne trouve aucun justificatif économique sérieux. Le fait est que le Maroc est dans une crise économique grave, exacerbée par le niveau de la dette extérieure qui dépasse les 70 milliards de dollars. Un niveau important, qui constitue déjà un lourd fardeau pour l’économie marocaine et le régime qui peine à payer les échéances sur le principal auxquelles s’ajoute le service de la dette (intérêts de la dette) ce qui a poussé le gouvernement marocain à demander de nouveaux prêts.
Les experts estiment que le Maroc est devenu incapable de payer ses dettes, ce qui l’amène à demander davantage de prêts aux institutions financières internationales (le Fonds monétaire international et la Banque mondiale). Or, les indicateurs ne s’améliorent pas. Au contraire ils se dégradent, et risque de se dégrader encore au regard de l’évolution de la conjoncture internationale. Le pays est d’ailleurs classé en zone rouge. La Banque mondiale a d’ailleurs récemment publié un rapport négatif sur l’évolution des taux d’inflation au Maroc.
Chokri Hafed