Scandale Pegasus : Le Parlement européen met le Makhzen à l’index
Le rapport de la commission d’enquête du Parlement européen sur le scandale d’espionnage Pegasus a confirmé l’implication du Maroc dans des actes d’espionnage, ayant notamment ciblé le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et des membres de son gouvernement. Mise en place au mois de mars dernier, la commission d’enquête du PE a rendu ses conclusions lundi. Elle confirme l’implication du Makhzen marocain dans l’espionnage et le piratage des téléphones mobiles de Pedro Sanchez, de la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, et du ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska. Le rapport, qui a été approuvé par 30 voix pour, 3 contre et 4 abstentions, confirme que des données ont été extraites des téléphones portables le 19 mai 2021, soit au plus haut de la crise diplomatique entre Madrid et rapport autour de la question du Sahara occidental. Ce qui confirme encore les soupçons concernant un chantage qu’aurait pu opérer le régime marocain sur le gouvernement espagnol sur cette question. D’ailleurs, le scandale suscite de vives réactions en Espagne. Le Parti populaire, parti d’opposition, a exigé des clarifications et des explications sur cette ce scandale. Le gouvernement espagnol est également mis à l’index par la commission d’enquête du Parlement européen qui l’accuse de ne pas avoir coopéré dans l’enquête. La commission demande à l’Espagne de mener une enquête « complète, équitable et efficace » qui apporte « toute la clarté » sur tous les cas présumés d’espionnage découverts ainsi que sur l’utilisation de Pegasus « contre le président du gouvernement (Pedro Sánchez) et les membres du gouvernement » et de « présenter les résultats de la manière la plus large possible dans le cadre de la loi ». Le texte adopté par la Commission européenne contient deux volet. En premier lieu, celui qui touche le président du gouvernement Pedro Sánchez et les ministres de la Défense, de l’Intérieur et d’autres hauts fonctionnaires. Le rapport final maintient qu’il existe de « fortes indications » que les gouvernements marocain a espionné des citoyens européens « en vue », dont le président du gouvernement espagnol et Margarita Robles, et du ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska. Le deuxième volet concerne les personnalités catalanes dont le gouvernement espagnol est accusé d’espionnage.
Plus globalement, la commission du Parlement européen demande des règles strictes pour encadrer ces outils numériques et prévenir toute utilisation abusive dans les Etats membres, notamment les logiciels Pegasus et Predator.
Hocine Fadheli