Promotion des exportations : Les opérateurs demandent l’augmentation des capacités des ports
La diversification de l’économie nationale et particulièrement des exportations reste l’un des objectifs majeurs du programme des réformes économiques engagées par le président de la République, lequel a fixé l’objectif de porter les exportations hors-hydrocarbures à 13 milliards de dollars à la fin de l’année 2023. Au-delà des facilitations accordées aux exportateurs, la mise à niveau des plateformes d’exportation, notamment au niveau des ports algériens est vivement recommandée. C’est du moins l’avis de l’expert-consultant et vice-président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri. Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, Nasri a indiqué hier que porter les exportations hors-hydrocarbures à 13 milliards de dollars reste « un challenge » et que pour atteindre cet objectif, « il faut juste réunir les conditions pour cela ». « Je pense que les ministères concernés travaillent dans ce sens. Cependant, il reste encore beaucoup choses à améliorer », ajoute-il. L’expert met en avant particulièrement les capacités de chargement et de stockage dans les ports qui sont à améliorer. Il s’appuie d’ailleurs sur les doléances de certains opérateurs économiques ont déjà demandé à améliorer ces capacités pour augmenter leur volume d’exportation. « C’est le cas, actuellement, du ciment. Nous expotons environs 9 millions de tonnes/ an. Nous avons un potentiel qui peut atteindre jusqu’à 15 ou 16 millions d’exportation. Malheureusement nos ports ne peuvent pas prendre en charge ce volume là », regrette-t-il.« On peut aller jusqu’à 20 millions de tonnes d’exportation de clinker, mais il faut d’abord augmenter les capacités de chargement », fait-il savoir. « En 2017, on était importateur. On a importé jusqu’à 7 millions de dollars. On est devenu excédentaire en 2022 », grâce aux efforts fournis, maintenant il faut continuer à travailler dans cette voie. Selon lui, le complexe sidérurgique Tosyali Algérie d’Oran, qui exporte 950 millions de dollars/an de produits sidérurgiques, rencontre le même problème Dans un autre registre, Nasri estime qu’on doit investir plus dans la formation, notamment dans le domaine de l’exportation. « C’est une nécessité, aucune entreprise exportatrice ne peut valablement durer à l’étranger si elle n’a pas les compétences pour cela », explique t-il
Il rappelle qu’en 2011, il a déjà proposé la création d’une formation spécialisée en exportation dans les écoles de commerce. « Il y a une formation dispensée par la CACI, en collaboration avec un pays étranger. C’était la formation de cadres exports pendant 18 mois, malheureusement elle a été abandonnée », regrette t-il. Pour lui, l’exportation n’est pas l’affaire des administrateurs mais des spécialistes, « les administrateurs et l’Etat doivent mettre en place les conditions d’attractivité et surtout de compétitivité ».
Enfin, le vice-président de l’ANEXAL, déplore la mise en jachère de la stratégie nationale des exportations qui a identifié les contraintes et a proposé des solutions en ce qui concerne la promotion des exportations. « Elle est là en standby. Elle n’est pas mise en oeuvre et c’est vraiment regrettable », conclut-il.
Chokri Hafed