Coopération algéro-italienne : L’ambition de l’hydrogène vert
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a mis en avant hier, les perspectives de coopération prometteuses entre l’Algérie et l’Italie et plus largement l’Europe en matière d’hydrogène vert.
L’Algérie ambitionne d’occuper une place centrale dans le marché européen de l’hydrogène vert. Une nouvelle énergie qui ouvre de nouvelles perspectives de coopération, avec l’Italie qui s’impose grâce à son partenariat avec l’Algérie en véritable hub énergétique européen. Une position appelée à se consolider, grâce notamment au projet de réalisation d’un nouveau gazoduc qui doit acheminer l’hydrogène en provenance d’Afrique du Nord, d’Algérie pour être plus précis, vers l’Autriche et l’Allemagne en passant par l’Italie. Un projet qui a d’ailleurs été évoqué hier par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf lors de la 2e session du dialogue stratégique algéro-italien. Dans une allocution prononcée à cette occasion, Attaf a affirmé que les relations algéro-italiennes étaient aujourd’hui au meilleur niveau, « grâce aux nouvelles réalisations qui renforcent le partenariat stratégique entre nos deux pays ». Il a souligné l’engagement de l’Algérie à consolider ce partenariat , non seulement dans le domaine de l’énergie, l’Algérie en tant que fournisseur régional et international fiable, mais aussi à travers le développement d’investissements communs dans d’autres domaines prioritaires tels que l’industrie automobile, la construction navale, l’industrie pharmaceutique, l’agriculture saharienne, l’industrie alimentaire et la numérisation.
Le ministre a également souligné les perspectives prometteuses de coopération dans le domaine de l’hydrogène vert, en se félicitant notamment de l’accord récemment conclu entre l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne concernant le projet du corridor sud de l’hydrogène (SoutH2 Corridor). Cette étape ouvre la voie à un accord plus large au sein de l’Union européenne pour soutenir ce projet, qui vise à couvrir 10 % des besoins énergétiques de l’Europe d’ici 2050.
M. Attaf a souligné que 2022 était pour les deux pays « une année chargée d’indicateurs très positifs et satisfaisants pour les deux parties, confortant ainsi leur volonté commune de poursuivre les efforts afin de réaliser tous les objectifs stratégiques fixés par les hautes autorités algériennes et italiennes ». Les relations algéro-italiennes « sont aujourd’hui au beau fixe, grâce aux nouveaux acquis réalisés à même de consolider le partenariat stratégique entre nos deux pays pleinement engagés par leur approche dans le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, dont nous avons célébré, au début de l’année courante, le 20e anniversaire de sa signature », a-t-il indiqué. Attaf a souligné l’ampleur des échanges commerciaux entre les deux pays, atteignant des niveaux sans précédent. Ces échanges ont augmenté de 250 % par rapport à 2021, précise-t-il dans ce sens.
Le ministre a également réaffirmé l’importance de renforcer le partenariat économique algéro-italien tout en soulignant l’importance de la coopération culturelle pour rapprocher nos deux peuples et encourager diverses interactions positives entre eux. Il a également souligné l’importance du dialogue politique pour consolider les accords stratégiques qui unissent nos deux pays face aux évolutions rapides sur les rives de la Méditerranée, afin de contribuer à résoudre les crises régionales et internationales et de promouvoir la sécurité et la stabilité chaque fois que les moyens et les conditions sont réunis. Notons que la deuxième session du dialogue stratégique algéro-italien s’est ouverte hier à Alger. Elle se doit d’aborder les relations bilatérales et des questions politiques et de sécurité globales. Notons que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune s’est entretenu, dimanche par téléphone, avec son homologue italien Sergio Mattarella, sur les relations bilatérales solides et ancrées unissant les deux peuples amis, et les moyens de les renforcer, indique un communiqué de la Présidence de la République. M. Tebboune et Mattarella ont discuté de « l’éventuelle participation du Président de la République à deux importantes rencontres prévues en juillet et en novembre en Italie », lit-on dans le communiqué. Les deux présidents ont, également, évoqué « des dossiers régionaux et internationaux d’intérêt commun, intéressant la région et sa stabilité, ainsi que la médiation algérienne dans le dossier ukraino-russe ».
Lyes Benisid