Réunion de l’Opep+ demain : Vers le maintien du statu quo
La réunion du comité ministériel conjoint de suivi de l’accord Opep + prévue demain ne devrait pas, selon toute vraisemblance aboutir à des changements dans la politique actuelle de l’alliance. Les marchés restent cependant centrés sur les décisions unilatérales que pourraient annoncer les gros producteurs de l’alliance, particulièrement l’Arabie saoudite.
Les ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés non-Opep devraient se retrouver demain pour discuter de l’évolution du marché au regard des décisions prises pour stabiliser le marché, ainsi que pour se pencher le degré de respect des engagements pris. Une réunion qui ne devrait pas apporter de changement majeur à la politique actuelle de l’offre de pétrole adoptée par les producteurs signataires de la Déclaration de coopération. Selon l’agence de presse britannique Reuters qui cite six sources de l’Opep+, le Comité de suivi ministériel conjoint ne devrait probablement apporter aucun changement à la politique actuelle lors de la réunion prévue par visioconférence. Il est vrai que le JMMC se penche par essence sur l’évaluation technique du marché pour formuler aux réunions plus larges qui elles sont habilitées à discuter des politiques à suivre en matière d’offre. C’est ce qui justifie la perspective d’un maintien de la politique actuelle de l’Opep+. Le JMMC peut cependant convoquer une réunion complète de l’OPEP+ si nécessaire.
Le marché semble cependant certains que ce ne sera pas le cas. D’ailleurs, Reuters rappelle les propos tenus, il y a quelques jours par le ministre émirati de l’Énergie qui a déclaré que les actions actuelles de l’Opep+ étaient suffisantes pour le moment et que le groupe était « à seulement un coup de téléphone » s’il fallait prendre d’autres mesures. Toutefois, souligne-t-on, une surprise n’est pas exclue. Le fait est que le ministre saoudien a déclaré en juillet que l’Opep+ continuerait à « surprendre les marchés ».
Pour l’heure, les marchés scrutent les décisions unilatérales qui risquent d’être annoncées dans le sillage de cette réunion comme ce fut le cas en avril et en juin. Pour rappel, au mois d’avril dernier, plusieurs membres de l’Opep, dont l’Algérie, avait annoncé des coupes volontaires globales de 1,16 million barils/jour dont 500.000 barils/jour pour l’Arabie saudite. Au mois de juin, Ryad avait annoncé l’élargissement de cette coupe à 1 million de barils/jour dès juillet, tandis que la Russie a fait part d’une baisse des exportations de 500.000 barils/jour. L’Algérie avait également pris part à la démarche en annonçant une nouvelle coupe de production.
Les marchés scrutent la décision de l’Arabie saoudite et s’attendent à ce qu’elle prolonge ses coupes volontaires. Des analystes ont déclaré à Reuters la semaine dernière qu’ils s’attendaient à ce que l’Arabie saoudite prolonge la réduction volontaire d’un mois supplémentaire pour inclure septembre.
Sur le marché, les mesures prises permettent de maintenir les cours à un certain niveau. Hier, les cours ont enregistré une nouvelle hausse, boostés notamment par les chiffres de la baisse de la production de l’Opep. Vers 10H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 0,60% à 85,42 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, gagnait 0,66% à 81,91 dollars. Les deux références mondiales de l’or noir ont toutes les deux atteint mercredi leur plus haut niveau en plus de trois mois. L’OPEP (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole) a « enregistré une baisse de la production de quelque 900.000 barils par jour selon une enquête de Bloomberg, la majorité de cette baisse provenant, sans surprise, de l’Arabie saoudite », souligne John Evans, analyste chez PVM Energy.
Sabrina Azouiez