Affaire Khaled Nezzar : Les motifs d’une cabale politico-judiciaire
Et si l’association algérienne des victimes du terrorisme venait à se constituer partie civile et trainer devant la même cour pénale suisse ses bourreaux, les protégés de la justice helvétique ?
Rien ne semble plus aller dans la mécanique helvétique connue pour être précise comme une montre suisse. Rien ne va plus, non plus, entre la justice de ce pays et l’Algérie ciblée par une campagne défendant le bourreau contre sa victime. L’affaire dite « Nezzar » et le renvoi par le ministère public suisse de l’affaire du général major à la retraite Khaled Nezzar devant le tribunal pénal fédéral suisse avec acte d’accusation jette un froid glacial entre les deux pays. Le manque de neutralité de la Suisse avéré et son immixtion dans les affaires internes d’un pays souverain suscite moult questions et interrogations. Pourquoi maintenant et qui vise-t-on à travers ce procès ? Compte-t-on porter un coup à la personne du chef de l’Etat et affaiblir la présidence de la République ou s’attaque-t-on à l’armée algérienne à qui l’on veut faire le procès du siècle ? Autant de questions que la riposte du MAE qui a préféré recourir à un langage purement diplomatique, n’a pas cru bon ou utile de poser aux initiateurs de cette cabale politico-judiciaire. Et c’est même loin de révéler les véritables intentions des Suisses et leur engagement aux côtés d’un groupe de terroristes ayant trouvé asile dans ce havre. Cette tentative illustrée par la justice helvétique de rééditer un nouvel « Nuremberg » tendrait plutôt à remettre dans « leur droit » les islamistes du FIS dissout et de juger les militaires algériens qui avaient défendu la République face au terrorisme des années 90. L’alibi « Nezzar » n’est que cet arbre qui cache la forêt que souhaite raser certaines puissances qui ont pied en terre helvétique et qui détiennent le pouvoir de l’argent. D’ailleurs, dans sa réponse, Ahmed Attaf a tenu à rappeler à son homologue suisse, trois points rappelant que « l’indépendance de la justice ne justifie pas l’irresponsabilité et qu’un système judiciaire quel qu’il soit s’arroge le droit absolu pour juger des politiques d’un Etat souverain et indépendant » et que « l’Algérie a eu la conviction que la justice suisse a offert avec beaucoup de légèreté une tribune aux terroristes, à leurs alliés et à leurs soutiens pour tenter de discréditer le combat honorable de notre pays contre le terrorisme (…) ». Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté établie à l’étranger rappelle également à son vis à vis helvétique que « la justice suisse procède à une lecture révisionniste de l’histoire de notre pays durant les années 90. » Car au delà de la personne du général major à la retraite, l’attaque vise vraisemblablement l’Algérie et remet en cause la lutte anti terroriste menée durant toute la décennie noire. Il est utile de rappeler que certains pays européens ne se cachaient pas pour venir en aide aux groupes terroristes armés qui avaient fait du vieux Continent leur base arrière pour sévir dans notre pays et le mettre à feu et à sang. La Suisse parmi ces pays a offert l’asile à cette nébuleuse pour ne découvrir à l’instar d’autres pays le vrai visage hideux de cette organisation terroriste qu’une fois touché dans leur chaire et sur leur propre sol. Il aurait fallu des attentats du 11 Septembre pour que l’Europe se réveille enfin. Une autre page de l’histoire du terrorisme islamiste qui risque d’être occultée par une justice obnubilée par sa pseudo quête d’indépendance…
Azzedine Belferag