Noureddine Yassa : « La Méditerranée est un hot spot climatique »
Le changement climatique induit des phénomènes climatiques extrêmes et d’une rare violence. Les récents incendies qui ont affecté plusieurs régions de l’Hémisphère Nord ainsi que les dernières tempêtes qui ont provoqué des inondations meurtrières en Libye, mais aussi en Grèce en sont la parfaite illustration. Des drames qui démontrent la nécessité d’adapter les dispositifs de prévention et de gestion des risques majeurs. Dans ce contexte
Le vice-président du troisième groupe de travail du panel des Nations unies sur les changements climatiques (GIEC), le Pr. Noureddine Yassa, qui est également Commissaire aux Energies Renouvelables et à l’Efficacité Energétique auprès du Premier Ministre et a affiché inquiétude concernant la gravité des phénomènes induits par le réchauffement climatique. Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, le Pr. Yassaa a rappelé que «les phénomènes naturels extrêmes deviennent de plus en plus fréquents avec des intensités de plus en plus grandes» et a appelé à une « action concrète » et à une « transition graduelle » qui permettra de sauver la planète, sans pour autant aggraver la situation des pays vulnérables. Il a rappelé, à ce propos, que les principaux responsables de la pollution planétaire, générant plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre, ont les ressources humaines et matérielles nécessaires pour faire face aux conséquences du changement climatique. En revanche, «les pays en développement, qui ne contribuent qu’à hauteur de 10% aux émissions (4% pour toute l’Afrique et 0,4% pour l’Algérie), subissent de plein fouet les catastrophes naturelles sans disposer des moyens nécessaires pour atténuer leurs effets dévastateurs». Le Professeur Yassa a mis en garde contre les conséquences potentiellement graves du changement climatique à l’avenir. « Nous nous trouvons actuellement à 1,2 degré de réchauffement, et si nous dépassons le seuil de 1,5 degré, nous pourrions, selon les scénarios les plus pessimistes, voir certaines villes disparaître complètement de la carte », a-t-il prévenu, en rappelant que la Méditerranée, l’une des régions les plus vulnérables, est classée comme un «hot-spot» climatique en raison des menaces qui pèsent sur elle.
R.N.