Pire qu’Hiroshima !
La folie meurtrière de l’occupation israélienne et l’opération de destruction massive lancée sur la Bande de Ghaza a atteint un niveau inimaginable. L’occupant a largué au cours des pilonnages continus sur l’enclave palestinienne plus de 12.000 tonnes d’explosifs, soit pratiquement l’équivalent de la puissance de la bombe atomique larguée sur Hiroshima par l’armée américaine en 1945 !
En effet, selon l’agence de presse turque Anadolu qui cite les chiffres du bureau des médias du gouvernement à Ghaza, l’occupation israélienne a bombardé l’enclave palestinienne où s’entasse une population de 2,4 millions de Palestiniens avec plus de 12 000 tonnes d’explosifs, depuis le 7 octobre. Le communiqué du bureau en question souligne que « l’effet de ces explosifs équivaut à la puissance de la bombe atomique qui a été larguée sur la ville japonaise d’Hiroshima ». Le bureau des médias du gouvernement à Ghaza a ajouté que 33 tonnes d’explosifs ont été larguées en moyenne sur chaque kilomètre carré dans l’enclave. Des chiffres qui prennent de prendre conscience de l’étendue de la destruction infligée par les bombes de l’occupation sur la Bande de Ghaza et de sa population civile. Des bombes auxquelles il faut ajouter le recours par l’occupation au phosphore blanc et aux munitions interdites par le droit international dénoncé d’ailleurs les ONG internationales à l’image d’Amnesty internationale et Human Rights Watch. Un pilonnage qui a causé la destruction des infrastructures, des écoles, des lieux de culte et de plus de la moitié des habitations, alors que l’occupant menace de bombarder plus d’hôpitaux. Cette destruction préméditée se traduit d’ailleurs par un nombre record de morts. Ainsi, le ministère palestinien de la Santé à Ghaza a annoncé, hier soir que le bilan des raids israéliens sur la Bande de Gaza depuis le 7 octobre s’est alourdi à 6 546 morts, dont 2 704 enfants, 1 584 femmes et 364 personnes âgées. Par ailleurs, 1 600 personnes, dont 900 enfants qui se trouvent encore sous les décombres, sont portées disparues.
Une situation humanitaire catastrophique
Au-delà la situation humanitaire est catastrophique dans la Bande de Ghaza. Les hôpitaux se sont complètement effondrés dans la Bande et le système de santé est hors servicedans la mesure où 57 établissements de santé ont été détruits, alors que 73 membres du personnel médical ont été tués et 25 ambulances ont été touchées par les frappes israéliennes. L’occupation israélienne a directement ciblé les établissements de santé, menaçant de bombarder tous les hôpitaux s’ils n’étaient pas évacués, et mettant 12 hôpitaux et 32 centres de soins primaires hors service en raison des raids intensifs ou de l’incapacité d’approvisionnement en carburant.
L’OMS souligne qu’une pénurie de carburant et une crise de soins de santé frappent Ghaza et «les médecins pratiquent des opérations chirurgicales sans anesthésie ni autres fournitures chirurgicales de base». L’OMS a noté que que le carburant est devenu la «denrée la plus vitale». Sans le carburant, «les camions ne peuvent pas circuler et les générateurs ne peuvent pas produire d’électricité pour les hôpitaux, les boulangeries et les usines de désalinisation de l’eau», a déclaré Tamara Alrifai, porte-parole de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, appelle à ce que le carburant entre dans la bande de Ghaza le plus rapidement possible. Griffiths a déclaré sur sa page du site X (ex-tweetter), que les aides fournies à Ghaza jusqu’à présent sont minimes : «Nous avons besoin de plus maintenant», a-t-il lancé, mardi dernier, affirmant «que l’aide ira aux civils dans le besoin, où qu’ils se trouvent ».
Pour sa part, Lynn Hastings, la coordonnatrice humanitaire des Nations unies dans les territoires palestiniens occupés, a mis en garde contre une catastrophe humanitaire résultant de la coupure de l’approvisionnement en eau, électricité, carburant et médicaments dans la bande de Ghaza. Hastings a déclaré avant la tenue de la session du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen-Orient au siège des Nations unies à New York que «les hôpitaux sont au bord de l’effondrement en raison du manque d’électricité, de médicaments, d’équipement, de personnel spécialisé, des dégâts destruction». Elle a indiqué que «les patients sont soignés par terre
dans les hôpitaux en raison du manque de lits et les médecins sont obligés de travailler sans médicaments». La responsable de l’ONU a ajouté que les cargaisons d’aide qui ont été introduites dans la bande de Ghaza, ces derniers jours, via le terminal de Rafah ne comprennent pas le carburant nécessaire au fonctionnement des services dont les gens ont besoin pour survivre, avertissant que «le manque de carburant menace d’arrêter les opérations l’ONU» dans la bande. «Si nous voulons éviter une nouvelle dérive vers cette catastrophe humanitaire, le dialogue doit se poursuivre pour garantir que les fournitures de base parviennent à Ghaza dans le volume requis et épargner les civils et les infrastructures dont ils dépendent pour être exposés au danger», a expliqué la Coordonnatrice humanitaire des Nations unies. Faute de carburant, l’UNRWA a décidé de suspendre ses activités dès hier soir. L’occupant va même jusqu’à viser les besoins alimentaires les plus basiques de la population comme le pain. C’est ainsi que des avions israéliens ont bombardé une boulangerie dans le camp de Maghazi, au centre de la bande, après son approvisionnement en farine de UNRWA, provoquant la mort de 10 Palestiniens et en blessant plusieurs autres. La boulangerie « fournissait du pain à des dizaines de milliers d’habitants du camp et de personnes déplacées ».
Lyes Saïdi