Volatilité des marchés pétroliers : L’Opep met les spéculateurs à l’index
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a attribué hier, dans son rapport mensuel, la volatilité des marchés pétroliers à l’action des spéculateur, soulignant que les fondamentaux du marché restaient solides et stables. L’Opep a déclaré dans son rapport mensuel que le marché était sain malgré des « sentiments négatifs exagérés », citant les fortes importations chinoises, les risques mineurs de baisse de la croissance économique et un marché du pétrole robuste. « Les données récentes confirment la solidité des grandes tendances de la croissance mondiale et la bonne santé des fondamentaux du marché pétrolier », a déclaré l’organisation dans un article qui sert de préface à son rapport. « Les prix du pétrole ont eu tendance à baisser ces dernières semaines, principalement sous l’impulsion des spéculateurs des marchés financiers », a-t-il dit. Rappelons à ce propos que le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz Ben Salmane a indiqué la semaine dernière «la demande de pétrole est robuste, ce sont les spéculateurs pétroliers qui sont à l’origine de la chute la plus récente des prix mondiaux du pétrole brut». Un propos qui laisse à penser que l’Opep+ pourraient prendre des mesures supplémentaires en matière de réduction de l’offre pour enrayer la tendance baissière qui caractérise le marché depuis trois semaines, lors de la prochaine réunion de l’alliance prévue le 26 novembre. L’Opep a également relevé ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023 à 2,46 millions de barils par jour (bpj), soit 20.000 bpj de plus que la prévision précédente. Pour 2024, l’Opep prévoit une augmentation de la demande de 2,25 millions de bpj, comme le mois dernier.. Selon le même rapport, les pays de l’Opep (à l’exception de l’Iran, de la Libye et du Venezuela) participant à l’accord Opep+ ont augmenté leur production de pétrole en octobre 2023 de 91.000 barils par jour (bpj) pour atteindre 22,891 millions de bpj, principalement en raison de l’augmentation de la production de l’Angola et du Nigeriare. Dix pays de l’Opep, membres de l’Opep+, devaient réduire leur production de 1,273 million de bpj pour atteindre 25,416 millions de bpj dans le cadre de l’accord à partir d’octobre 2022. En octobre, la production réelle de ces pays s’est élevée à 22,891 millions de bpj, soit 2,525 millions de bpj de moins que le niveau prévu par l’accord Opep+. Cependant, les paramètres de l’accord Opep+ ne tiennent pas compte des réductions volontaires de la production auxquelles un certain nombre de pays Opep+, y compris certains pays de l’Opep, ont adhéré partir de mai 2023 jusqu’à la fin de 2024. Ces réductions totalisent 1,66 million de bpj. Sur les marchés, les prix du pétrole progressaient légèrement hier. Vers 13h30, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier prenait 0,26% à 81,64 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, montait de 0,23% à 77,35 dollars. « Les inquiétudes géopolitiques restent vives, étant donné la situation au Moyen-Orient, la guerre en cours en Ukraine et les relations tendues entre les États-Unis et la Chine qui occuperont également le devant de la scène cette semaine lorsque Joe Biden rencontrera Xi Jinping », notait Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown. Les prix du pétrole bénéficient par ailleurs du rapport mensuel de l’Opep , ajoute Han Tan, analyste d’Exinity interrogé par l’AFP. Les marchés misent, selon l’analyste, sur « des actions, peut-être par le biais d’une intervention supplémentaire en matière d’offre, lorsque l’OPEP+ se réunira plus tard ce mois-ci ».
Samir Benisid